Voici quelqu'un qui fait bien son boulot, trop bien mais dans la police ça ne sert à rien...et on va se demander pourquoi tout le monde déteste la police...outil et bras armé de la répression du système: on ne tue plus les gens on leur fait passer l'envie de protester, de manifester, d'exprimer leur point du vue

Beaucoup de moyens au service d’une mécanique bien construite autour d’un complot contre les comploteurs (dans lequel on se perd assez vite) utilisant le cinéma comme instrument de l’action . Paradoxalement, nommer le dictateur égyptien me paraît quelque peu déréaliser le film. PS Mais au fait, Al Sissi ne fut il pas invité à parader sur les Champs Elysées à l’occasion d’un 14 juillet ?

C'est incroyable, François Ozon, prolifique, réalise presque un film par an. Ses films sont parfois excellents et d'autres fois moyens. Cette fois-ci on est dans l'excellence, selon moi. Le noir et blanc de ce film est absolument superbe avec l'Algérie baignée de soleil. L'interprétation de Benjamin Voisin m'a bluffé (probablement un César en vue). Les 2/3 du film tiennent du chef d'oeuvre. Seule la fin m'a semblé un peu longuette (après je n'ai pas lu "L'étranger" de Albert Camus).

Entre documentaire (apport des avocats professionnels?) et fiction, 78 minutes sans fioritures mais d’une très forte intensité sur un écran carré comme un ring de boxe. Au centre, la parole (mais aussi le langage corporel) d’une femme dévorée par la souffrance et la peur . Peur d’un homme, peur de ne pas être entendue par une justice dont le fonctionnement lui est opaque. Autour d’elle des enfants traumatisés , un homme au discours convenu, des avocats dans leur rôle (tenu maladroitement par la défense du père) et une juge dans la solitude de sa fonction.
La cause des victimes est entendue, mission accomplie pour Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys.

Quand on connait les conditions de tournage, ce film est époustouflant, par l' histoire qu'il relate,
avec une certaine interrogation, et une possibilité d'interprétation de la fin :
les bourreaux peuvent ils devenir meilleurs?

Pas de quoi se voir attribuer la palme d'or ... le côté "tournage dans des conditions clandestines" a beaucoup joué dans l'estime que reçoit ce film ;le scénario et les acteurs sont bons ,sans conteste , mais l'émotion cinématographique n'était au rendez vous, pour moi ... déception au sortir de la séance !

Au contraire ça mérite la palme, ( Anora l'année dernière, à mon sens ne le méritait pas) mais nous ne sommes pas le jury et chacun juge...sinon j'exhorte Jafar Panahi de nous faire une suite avec nos pieds nickelés iraniens, c'est trop tentant d' imaginer que le régime fasciste des Mollah est (enfin) tombé...en 2030...2040 ...il finira par tomber c'est sur , et qu'advient il des collabos?
ce serait top

Un grand film sur le doute (celui qui travaille Jafar Panahi ?). D’abord doutes sur l’identité du passager embarqué de force dans le van. Puis doutes sur la décision à prendre à son égard. Doutes très lourds sur la capacité de ses victimes à s’entendre et à construire une autre société. Enfin doutes sur l’issue du film (que signifie le bruit des pas qui se rapprochent dans le dos de Wahid puis qui s’éloignent . Menace ou bien oubli ?). Ici, le doute est communicatif , les spectateurs ne peuvent pas, non plus, y échapper.