C’est l’histoire de deux couples : Christine et Jean, Sylvette et Ulrich. Il y a vingt ans, ils étaient tellement inséparables qu’ils ont acheté deux maisons de vacances mitoyennes, en Normandie (et ont appelé leurs deux filles Charlotte). L’un des couples se séparent. L’autre se demande comment supporter cette séparation…

L’histoire semble d’une banalité plombante renforcée par l’aspect peu engageant de l’affiche… et pourtant, Anne Villacèque, dont c’est le troisième long-métrage, a réussi un film tout à fait passionnant. En premier lieu parce qu’elle a choisi de ne filmer que les weekends (comme l’indique le titre) : dans un décor unique, le long de quatre saisons, le récit, forcément elliptique, échappe ainsi au quotidien des couples et travaille les non-dits. En second lieu parce qu’elle instille dans son histoire des éléments d’étrangeté qui bousculent le naturalisme attendu. Troisièmement parce qu’elle s’est entourée d’un magnifique quatuor d’acteurs : Karine Viard, Jacques Gamblin et Noémie Lvovsky, excellents comme à leur habitude, et un superbe acteur allemand, Ulrich Tukur.

Une chronique douce et terrible du vieillir (on non) ensemble.

                                                                                                                                          DP

Filmographie : Petite chérie (00) – Riviera (05)