Belle peinture de la société de l’époque de Maupassant, avec le poids de la religion et des conventions, la dure condition féminine avec ces femmes victimes transformées en coupables, l’âpreté des relations sociales avec des serviteurs esclaves… Malheureusement, je me suis ennuyé en regardant cette adaptation de Stéphane Brizé que j’ai trouvé moins inspiré et à l’aise que dans son film précédent « La Loi du Marché ». Une vie, c’est long ! Le film démarre lentement avec des plans qui s’éternisent et des cadrages serrés, étouffants, peut-être pour symboliser l’enfermement des femmes au milieu du 19ème siècle. Le récit est très elliptique et non chronologique, ponctué de flashbacks, voire de flashforwards (sauts en avant), mais ça n’a pas suffi à maintenir mon intérêt. Il y a trop de répétitions de situations identiques avec les saisons qui reviennent, les mêmes lieux… J’ai fini par décrocher malgré l’empathie pour le personnage féminin, les beaux plans parfaitement éclairés, en intérieur comme en extérieur, sur la nature, les arbres, la mer, et une bande son très soignée, tous les petits bruits de la vie quotidienne parfaitement captés. Quelques interrogations existentielles m’ont un peu réveillé et amusé : le péché de chair est-il plus grave que le mensonge ? Je suis quand même globalement déçu.