C’est un peu l’odyssée de la génération qui avait 20 ans au début des années 70 en Chine, génération qui a connu la Révolution Culturelle, la transition vers l’économie de marché puis le capitalisme sauvage, que relate Wang Xiaoshuai.
Les deux premiers tiers du film sont fait d’une multitude de très courts flashbacks qui nous fournissent les éléments d’un puzzle dont nous ne comprendrons la globalité qu’à la fin. C’est très bien fait mais cela ne va pas sans entretenir une certaine confusion dont on comprend mal l’utilité.
Par ailleurs, Wang Xiaoshuai est devenu maître du mélodrame. Mais, par moments, on a l’impression qu’il tire un peu trop sur cette ficelle au risque d’une perte de vraisemblance.
Pour autant , force est de reconnaître l’efficacité de la démarche qui maintient notre intérêt tout au long des 185 minutes de projection.

PS. Il semble de bon ton pour de nombreux critiques, aujourd’hui, de dresser un réquisitoire implacable contre la politique de l’enfant unique menée par le gouvernement chinois à la mort de Mao. Il n’est toutefois pas inutile de rappeler qu’à cette époque, chez nous, certains (les mêmes ?) s’alarmaient de la menace démographique chinoise et invoquaient un péril jaune apocalyptique.