Saint Omer
de Alice Diop
Genre : Drame
Nationalité : France
Année de sortie : 2022
Durée : 02h02
Version : Couleur
Public : Tout public
Tout réussit à Alice Diop, César 2017 du court métrage pour Vers la tendresse, Prix du documentaire en 2021 à Berlin pour Nous et Lion d'argent à Venise, cette année, avec ce premier long métrage de fiction. Saint Omer arrive donc avec une réputation non seulement flatteuse mais, surtout, amplement justifiée.
Rama est une jeune prof et romancière qui se rend dans la ville de Saint-Omer pour assister au procès de Laurence Coly, accusée d'avoir tué sa fille de quinze mois, en l'abandonnant sur la plage à marée montante. Souhaitant écrire un livre intitulé Médée naufrage, Rama est fascinée par ce fait divers qui lui renvoie en miroir son propre passé familial et sa future condition de mère...
Très étroitement inspiré de faits réels, Saint Omer dépasse largement le cadre balisé du film de procès. Sur ce sujet très fort, avec une intrigue qui paraît simple en apparence, le film creuse de nombreuses questions, comme celles, entre autres, de la complexité humaine, de la question noire dans la société française, des liens entre mères et filles, de la responsabilité de l'individu et de l'influence de la société sur son destin. C'est dire combien l’œuvre est riche et passionnante, combien elle se suit avec un intérêt permanent, naviguant avec fluidité entre mythes ancestraux et contemporanéité, entre culpabilité et innocence.
Et pour cela Alice Diop a su très bien s'entourer ; de la romancière Marie N'Diaye pour l'écriture du scénario, de Claire Mathon pour la superbe photographie et de quatre actrices formidables, Kayije Kagame, Guslagie Malanga, Valérie Dréville et Aurélia Petit. Mais c'est bien grâce à son talent de réalisatrice et à ses choix marqués que le film s'avère aussi puissant. Les scènes de procès, l'utilisation d'images documentaires possèdent l'exigence indispensable et la façon dont elle donne de l'ampleur et de l'universalité à la dernière partie de son film est remarquable. On y passe de la fabuleuse plaidoirie de l'avocate de la défense (Aurélia Petit y est magnétique) à une déambulation urbaine sublime au son de Little Girl Blue par Nina Simone, avant de se clore sur une superbe image d'apaisement qui fait que l'on sort de ce film a priori tragique dans un état de grand bonheur.
JF
Retrouvez des ouvrages sur des thématiques similaires au film ci-dessus, dans votre bibliothèque des cinémas Studio.
Auteur : Jean-Pierre Trias, édité par Cahiers du cinéma - 2005, à la cote 791.434.3 WEL
Retrouvez les actualités de la bibliothèque des cinémas Studio sur le compte Facebook et le blog.
Bande annonce
Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne
Ce film a été programmé aux cinémas Studio
- Semaine du Mercredi 23 Novembre 2022 au Mardi 29 Novembre 2022
- Semaine du Mercredi 30 Novembre 2022 au Mardi 6 Décembre 2022
- Semaine du Mercredi 7 Décembre 2022 au Mardi 13 Décembre 2022
Définition des pictos :
- Séance 3D
- Ciné Relax
- Version française
- V.O + Sous-titrage (FR)
- Sans Paroles
- Audio description
Votre avis
Commentaire de Jacques Chenu |
Deux femmes, deux mères, l’une a tué son enfant, l’autre est enceinte, l’une est en train d’être jugée, l’autre assiste au procès. On questionne, on tente de comprendre, de reconstituer un parcours entre confessions, témoignages, silences et interrogations, mais Alice Diop ne juge pas. Le ton est grave, le mystère est partout, il n’y a pas de vérité simple. Très beau film !
Lire | Envoyer
Ajouter une critique
Pour donner votre avis, veuillez vous connecter :
Mot de passe oublié
Je souhaite créer un compte
Création du compte