Dans un petit village breton, Julien de Keriadec, châtelain ruiné surnommé « Pattes blanches » en raison des guêtres qu’il porte, vit seul dans sa grande demeure, face à un environnement hostile : son jeune demi-frère, Maurice le bâtard, ainsi que les gens du village. Seule, la petite servante bossue, Mimi, l’aime jusqu’au dévouement. Le mareyeur Jacques Le Guen revient de la ville avec une superbe créature de Saint-Brieuc, Odette, qui devient rapidement le centre d’intérêt des habitants. C’est elle qui va engendrer le drame : Julien de Keriadec, saisi d’une violente passion pour elle, se retrouve en concurrence face à son demi-frère…

Déconstruisant l’image de la femme fatale ou victime véhiculée par le cinéma dominant, Jean Grémillon, « réalisateur maudit » malgré quelques succès comme L’Etrange monsieur Victor (1938) et Gueule d’amour (1937), accepte de remplacer Jean Anouilh, malade, en 1948, sur le tournage de Pattes blanches. Une histoire remarquablement écrite, avec des personnages forts et denses, par l’un des plus grands cinéastes du « Réalisme poétique ».

EC