
Only God Forgives
de Nicolas Winding Refn
Genre : Thriller
Nationalité : France
Année de sortie : 2013
Durée : 01h30
Version : Couleur
Public : Interdit -12 ans
Dix ans après avoir tué un policier et s’être enfui des USA, Julian dirige une salle de boxe à Bangkok, salle de boxe qui n’est en fait qu’une façade pour un réseau de trafic de drogue. Le jour où le frère de Julian tue une prostituée, un vieux flic sort de sa retraite, retrouve l’assassin, laisse le père de la victime le tuer à son tour… Débarque alors la mère de Julian, venue chercher le corps de son plus jeune fils et bien décidée à se venger à son tour… puisque, c’est bien connu « seul Dieu pardonne ».
Deux ans après Drive (Prix de la mise en scène à Cannes), N. Winding Refn retrouve celui sur qui son film reposait en grande partie, le beau et ténébreux R. Gosling. On notera avec curiosité la présence de K. Scott Thomas dans le rôle de la mère assoiffée de vengeance…
Qui a vu les précédents films de Refn (Le Guerrier silencieux, Pusher…) aura facilement compris qu’il ne s’agit pas là d’un film pour âmes trop sensibles. Ça va bouger vite et fort, saigner et s’avérer probablement très stimulant pour les nerfs. D’autant plus que Refn comme Gosling semblent revendiquer que cette nouvelle œuvre est encore plus extrême que la précédente… « C’est un peu le même rêve que Drive, mais c’est plus un cauchemar… »
Sources : imdb.com
Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne
Ce film a été programmé aux cinémas Studio
- Semaine du Mercredi 22 Mai 2013 au Mardi 28 Mai 2013
- Semaine du Mercredi 29 Mai 2013 au Mardi 4 Juin 2013
- Semaine du Mercredi 5 Juin 2013 au Mardi 11 Juin 2013
- Semaine du Mercredi 12 Juin 2013 au Mardi 18 Juin 2013
Définition des pictos :
- Séance 3D
- Ciné Relax
- Version française
- V.O + Sous-titrage (FR)
- Sans Paroles
- Audio description
Votre avis
Commentaire de Confucius |
L’OCNI (Objet Cinématographique Non Identifié) de 2013
Only God Forgives est le dernier long métrage réalisé par le décalé quadragénaire danois Nicolas Winding Refn. Révélé au grand public avec le très jouissif Drive en 2011 qui a aussi fait exploser la carrière de Ryan Gosling. Film qu’il a d’ailleurs repris après une restructuration complète, au départ doté de plus de 100M de budget et avec Hugue Jackman dans le rôle principal, quand Refn a repris le flambeau on ne lui avait laissé que 10M de budget. Dans tous les cas il nous a laissé une belle leçon, pour faire un bon film on n’a pas besoin d’un budget faramineux…
Bien sûr Drive n’est pas sa seule réalisation, Refn a en tourner une dizaine d’autres, comme la série des Pusher, une sorte de biopic sur le célèbre prisonnier britannique Charles Branson, et son très étrange et mystique Valhalla Rising avec Mads Mikkelsen.
Et si on revenait à Only God Forgives ?
Direction l’Asie et plus précisément la Thaïlande. Nous voici à Bangkok où on retrouve un Ryan Golsing alias Julian est à la tête d’un club de boxe, façade d’un vaste trafic de drogue. Son grand frère Billy est retrouvé mort après avoir assassiné une prostituée de 16ans. La mère de Julian joué par Kristin Scott Thomas arrive des USA pour venger la mort de son ainé… Ils se rendent compte rapidement que le « véritable » responsable de la mort de son fils est un ancien policier…
C’est maintenant le moment de donner mon avis sur OGF, et je crois que je n’ai jamais eu autant de mal à donner mon avis sur un film… Comme je le dis dans le titre de ma critique, OGF est pour moi un véritable OCNI, comprenez un Objet Cinématographique Non Identifié. En effet je crois ne jamais avoir vu un film aussi bizarre, aussi étrange…
Certes, après la bande annonce je m’attendais à un film extravaguant, violent, avec un Ryan Gosling peu bavard, à une réalisation décalée et une musique hypnotique… et bien j’ai retrouvé tout cela mais de façon multipliée !
Ce qui fait d’emblée la force du film est pour moi la réalisation de Nicolas Winding Refn qui est pour moi d’une beauté sans nom. J’ai été frappé de la technique du réalisateur constamment au cours du film. Les plans de caméras sont audacieux, parfois interminables mais leur beauté ne rend cela que plus plaisant.
Le jeu de couleur est aussi magnifique dans Only God Forgives, notamment cette couleur rouge omniprésente pendant une bonne partie du film, qui donne un cachet certain à ce OGF. Ce film est une pour moi une sorte de peinture vivante. Bangkok est ici filmée de manière magistrale.
On retiendra aussi du film son jeu musical, décalé comme la réalisation mais tout aussi passionnant. Le point d’orgue est bien entendu le moment où l’on entend la music de la bande annonce, la véritablement c’est la grande classe.
Sur le plan strict du scénario, comme pour Drive il est ici développé à son minimum. L’histoire se concentre ainsi quasiment juste sur cette question de vengeance, de la famille de Ryan qui veut se venger du flic et du flic qui veut lui punir le camp opposé. Certes c’est peu développé, et même si j’aime les scénarios compliqués avec de multiples rebondissements cela ne m’a pas choqué plus que ça dans ce film.
Le côté problème sexuel de Julian dans Only God Forgives est lui par contre particulièrement étrange, qui met un peu mal à l’aise, il parait ainsi enfermé et sa mère représentée comme la barrière ultime qui l'empêche de se libérer complêtement, libération qui viendra d'ailleurs du Dieu du film. Sans doute un thème important pour Refn mais qui pour moi n'est pas le point qui m'a le plus marqué dans le film.
Bien sûr il n’y a pas beaucoup de dialogues dans le film, mais les images en elle-même dans Only God Forgives sont des mots, un véritable langage par l’image.
Comme souvent avec Refn le film alterne entre moments calmes et reposants et scènes de violence exacerbé, comme si la violence en elle-même est la seule façon de s’exprimer de ces personnages. En effet Only God Forgives n’est pas en reste sur le plan de la brutalité extrême, certaines peuvent même être quelques peu choquantes, comme celle où un personnage se voit percé les yeux, filmer cela de dos aurait sans doute été plus opportun.
On trouve aussi des dans le film des scènes que l’on retiendra pendant longtemps, qui auront même un statut culte comme dans Drive, des moments de tension et de beauté extrême. Celle qui m’a foudroyée de sa puissance est sans aucun doute celle de la préparation du combat entre Ryan Gosling et Pansringarm… un pur moment de bonheur, j’ai même eu les poils du bras qui se sont hérissés tellement cette scène m’a frappée…
Le film s’articule principalement autour de trois personnages, Julian, sa mère et « le flic », et pour moi ils livrent tous trois une prestation de haut vol.
Ryan Gosling fait, n’en déplaise à ses détracteurs, du Ryan Gosling (ironie). Comme dans Drive il dégage une certaine présence, une forme de classe muette… et muette on peut le dire ! On ne peut pas dire que Ryan soit bavard dans le film, c’est même un exploit quand il décroche une parole. C’est un style, personnellement j’y adhère complètement. Il rentre parfaitement dans son rôle de personnage d'anti-héro, étrange, complexé, mystérieux.
Kristin Scott Thomas, que je n’avais pas reconnue d’ailleurs en voyant la bande annonce, est aussi très frappante dans son rôle de mère autoritaire et vengeresse, figure du mal. Elle a véritablement la classe, moi qui rouspète régulièrement sur les rôles féminins dans les films que je trouve inutiles ou trop nian-nian et bien là je ravale ma langue, KST est « sublime » dans Only God Forgives.
J’arrive enfin au personnage qui m’a le plus intéressé dans le film, l’ancien flic incarné par Vithaya Pansringarm éclabousse le film de son aura. Il incarne ici parfaitement une sorte de Dieu vengeur, d’ange de la mort, un être déterminé, froid, calme, réfléchis. C’est véritablement lui le Dieu du film, celui qui livre sa sentence à laquelle personne ne peut échapper, un être au-dessus des autres. Il déchaine ainsi sa colère divine mais reste un être conscient, sensible, on voit cela en particulier quand il semble épargner un homme car son fils est handicapé ou qu’il joue du karaoké devant les autres policiers, comme pour montrer qu’il garde un côté humain. Il se dégage de lui une force grandiose qui n’apparait pourtant pas d’après son physique chétif. Un rôle que je retiendrai pendant encore longtemps. Il est pour moi la véritable vedette d’Only God Forgives.
Only God Forgives est typiquement le genre de film que l’on peut adorer ou détester de façon je dirais légitime, le ying et le yang du 7e art.
J’ai lu des critiques négatives sur le film mais dans un certain sens je peux presque les comprendre et être d’accord…
Only God Forgives est un film hypnotique qui a bouleversé mes sens, sans doute plus que ma raison, mais bon c’est comme cela, je retranscris ce que je ressens
Lire | Envoyer
Ajouter une critique
Pour donner votre avis, veuillez vous connecter :
Mot de passe oublié
Je souhaite créer un compte
Création du compte