Grace Pudel, née avec une fente labiale et objet de moqueries, trouve un refuge en s’identifiant aux escargots qu’elle élève et en collectionnant les objets qui les représentent. Elle est néanmoins heureuse près de Gilbert, son frère jumeau, et de leur père aimant, mais un peu trop porté sur la bouteille. Quand ce dernier décède elle est séparée de son frère et mise en famille d’accueil. Sa rencontre avec Pinky, une dame âgée excentrique, assez portée sur le sexe et dont le titre de gloire est d’avoir joué au ping-pong avec Fidel Castro, va transformer sa vie...

D’une exceptionnelle profondeur, le film réussit un incroyable et délicat équilibre en émotions fortes et bouffées d’air frais farfelues. Sous sa rudesse la tendresse est permanente ; sous ses apparences sinistres cette ode à l’acceptation est en réalité une œuvre totalement lumineuse, débordante d’humanité. Et puis, techniquement le rendu est éblouissant, le cinéaste accordant de l’importance au moindre détail de son univers. La fascination commence dès le bluffant générique de début pour ne s’arrêter qu’une heure et demie plus tard, à la fois épatés devant tant de brio et totalement bouleversés par notre rencontre avec cette inoubliable Grace.

Cristal d’or au dernier festival International du Film d’Animation d’Annecy

JF