Que dire... De très beaux décors qui facilitent l'immersion dans cette Amérique du XIXème siècle, de belles performances d'acteur : Tommy Lee Jones, Sally Field, un plaisir de la redécouvrir, et évidemment Daniel Day-Lewis, impeccable comme à son habitude ; une belle lumière d'hiver, froide et se réchauffant peu à peu à l'aube du printemps. Malheureusement, cela ne suffit pas à réchauffer un film qui ne décolle pas, peut-être trop terre à terre malgré quelques largesses avec l'Histoire. Pourtant, il y avait de la personnalité à l'écran... Le problème se trouve peut-être dans le scénario : Spielberg a-t-il voulu faire un film sur Lincoln ou sur l'abolition de l'esclavage au États-Unis ? Même si ces deux histoires sont intimement liées, le spectateur lambda est rapidement confronté à cette question tant les scènes à la Chambre de Représentants sont présentes, tant tout gravite autour d'Abraham Lincoln sans jamais réellement s'y confronter sauf au détour de quelques scènes que Day-Lewis parvient à rendre crédibles. Pour Spielberg, Abraham Lincoln est-il la fin de l'esclavage ? Cela peut se défendre mais encore faut-il se mouiller... Le biopic a peut-être été trop grand pour Spielberg, d'autant qu'abordant la même thématique que Tarantino dans Django Unchained. Bien que n'étant pas exempt de tout reproche, Django Unchained transpire des risques pris par Tarantino pour donner un regard particulier sur le sujet, là où une fois encore, Lincoln reste aseptisé car on ne peut croire que Spielberg a une vision particulièrement lisse sur le sujet... À voir sur grand écran pour l'apprécier à sa juste valeur mais ne pas s'attendre à monts et merveilles...