Les Gardiennes

Les Gardiennes

de Xavier Beauvois

Avec
Nathalie Baye
Laura Smet
Iris Bry
Olivier Rabourdin
Cyril Descours

Genre : Drame

Nationalité : France

Année de sortie : 2017

Durée : 02h14

Version : Couleur

Public : Tout public

En 1915 les hommes se battent sur le front pour, paraît-il, faire vivre le pays et les femmes se battent à l'arrière... pour faire vivre leurs familles.

Il en va ainsi d’Hortense qui fait tourner sa ferme comme elle peut et embauche Francine, une jeune femme élevée par l'Assistance publique. Pour Francine c'est l'occasion inespérée de trouver quelque chose qui ressemblerait à une famille.

Peu ou pas d'effets de cinéma dans ce récit mené de manière très classique et donc très efficace. La sobriété et le calme sont de mise pour nous laisser pénétrer lentement dans cet univers presque exclusivement féminin, magnifié par une très belle photographie et somme toute assez fermé.

Le film prend vers la fin une coloration féministe plus moderne et un peu inattendue dans ce contexte et absolument tous les acteurs et actrices sont impeccables. ER

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 6 Décembre 2017 au Mardi 12 Décembre 2017
  • Semaine du Mercredi 13 Décembre 2017 au Mardi 19 Décembre 2017
  • Semaine du Mercredi 20 Décembre 2017 au Mardi 26 Décembre 2017
  • Semaine du Mercredi 27 Décembre 2017 au Mardi 2 Janvier 2018

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de CP |

    Un bel hommage à ces femmes, héroïnes malgré elles, qui ont assuré, avec courage et abnégation, des années de dur labeur pendant que leurs maris, leurs frères, leurs fils étaient au front.
    Xavier Beauvois prend le temps, au fil des saisons, de décrire dans des scènes soignées le quotidien de ses personnages. La réalisation est sobre, esthétique dans le jeu des lumières et la photographie de la nature. Une belle partition musicale également.
    La jeune Iris Bry est une révélation. Elle joue avec beaucoup de grâce et de naturel. Elle dégage plus d’émotion que Nathalie Baye ou Laura Smet qui ont un jeu plus intériorisé.
    Un bon moment de cinéma.

    Commentaire de Jacques Chenu |

    Décidément, j’aime beaucoup les films sans musique additionnelle. Celui-ci en est un ou presque, très peu de séquences (2 ou 3) comportent une musique extradiégétique et je trouve que ça convient bien à ce film lent, sobre et taiseux. Certaines scènes de la vie rurale ressemblent à des tableaux de Millet, c’est très bien filmé, la lumière, les couleurs, les décors sont un enchantement. La bande son est parfaite elle aussi, les froissements d’étoffe, le tictac de l’horloge, tous les petits bruits de la vie à la ferme, sont délicatement captés, sans être étouffés par une musique envahissante qui nous dirait à quel moment il faut pleurer. Xavier Beauvois excelle dans la description de la vie quotidienne de ces femmes fières et obstinées. Seul bémol, le casting, avec le choix de Laura Smet, bonne actrice par ailleurs, pour interpréter une paysanne pendant la première guerre, ne m’a pas convaincu, alors que Iris Bry en revanche, est extraordinaire dans le rôle de Francine, modeste employée de ferme.

    Commentaire de Jean-Pierre Lautman |

    Dans son poème Zadjal de l'avenir, Aragon écrit :

    L'avenir de l'homme est la femme
    Elle est la couleur de son âme
    Elle est sa rumeur et son bruit
    Et sans elle il n'est qu'un blasphème
    Il n'est qu'un noyau sans le fruit
    Sa bouche souffle un vent sauvage
    Sa vie appartient aux ravages
    Et sa propre main le détruit

    Peut-on imaginer meilleur résumé du film de Beauvois ? L’homme sans la femme « n’est qu’un blasphème. » Superbe hommage rendu aux femmes que les hommes trop souvent confinent dans des rôles d’auxiliaires, de seconds rôles, de figurantes. Chaque fois que le monde est en crise, les femmes prennent la place qui est la leur. C’est évidemment le cas en temps de guerre et, en France, ce le fut en 14-18 et en 39-45. L’antiquité déjà portait cette idée. Ainsi, écartelées entre d’une part, pères, frères, oncles, de l’autre, époux et enfants, nés depuis leur enlèvement, les Sabines ne s’interposèrent-elles pas pour réconcilier les belligérants ? L’histoire ne progresse que lorsque les femmes lui sont associées ; dans le cas contraire, le conservatisme voire la réaction est en marche. Dans le film, Francine incarnée par l’actrice débutante Iris Bry qui irradie tout le film incarne ce visage du progrès. Elle avance, seule et ne cède pas devant le sort injuste qui lui est imposée. Bien que la toile de fond soit radicalement autre, les gardiennes n’est pas sans faire penser au film de Herbert Joseph Biberman, Le Sel de la terre (Salt of the Earth, USA, 1954). Dans celui-ci, les femmes prennent le relais de leurs mineurs de maris quand ceux-ci sont enfermés dans une situation de grève dont ils ne peuvent se sortir seuls. Ce sont les femmes qui trouvent la solution. Xavier Beauvois dévide le même fil et, en dépit de quelques faiblesses dans son film, il y parvient magistralement.

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