Au commencement, les images d'une civilisation millénaire par écran interposé.
Le regard parfois admiratif, jaloux, hautain, fasciné, perplexe ou indifférent c'est selon.
En somme un petit traité de sinologie moderne pour le prix d'une place de cinéma ; avantageux.

Bien sûr la grandiloquence des images, les cadrages d'une nouvelle école, le déploiement d'un langage cinématographique, le remède à des mots en perte de sens.

Tout ce qui est dit n'a plus de valeur, c'est l'or du silence qui ordonne le monde.

Mais au-delà il s'agit d'un phénomène universel : le couple
La femme chinoise m'apparaît avec ses secrets, ses spécificités. Le terme de romantique ne convient pas, ce n'est qu'une vague affinité et une simple conséquence de quelque chose Autre.

En réalité cette femme agite une mystique amoureuse, un lien profond avec la magie aux racines de l'Imaginaire.

Cette peau blonde offre à l'homme des épisodes de magie pures (scène du café, apparitions saugrenues, spectacles impromptus, fétichisme, quête d'objets ...).
L'homme, l'être raisonnable, en réalité soumis à l'appareil de raison, se réalise donc avec la femme, sa "muse", l'être imaginaire déraciné de la réalité objective.

Cette relation est restitué à l'écran sur une longue durée, parfois vertigineuse.

L'évènement vécu dans sa plénitude et en conscience, s'accomplit dans le temps. Il se boucle et s'ouvre alors dans toutes les directions, notamment vers le public.
La magie est captée en s'inscrivant dans la réalité du monde.

L'ultime alchimie consiste alors en une dernière transmutation dans l'or du temps moderne pour emporter l'ersatz de la représentation cinématographique, cette lumineuse compréhension du monde.