C’est d’abord le titre original (La femme de l’espion), pourtant tout à fait pertinent, qui a été sacrifié par les distributeurs français désireux d’adresser un clin d’oeil cinéphilique à la critique.
A la réflexion, j’ai l’impression que Kurozawa joue avec le spectateur comme ses personnages jouent aux espions. Il multiplie les indices et les fausses pistes et nous plonge dans un doute profond sur ce qui se joue et les deux ou trois lignes de texte finales nous laissent encore dans l’incertitude. Mais, justement, ce qui se joue est des plus sérieux, l’amour, le couple, la guerre, la cause humaine, la trahison, la folie …
Sur ce dernier aspect, à retenir l’une des dernières phrases prononcées par Satoko (la femme de l’espion) donne peut être la clé du jeu : « Je ne suis vraiment pas folle, c’est ce qui fait de moi une folle dans notre société ».