Le Diable n'existe pas raconte quatre histoires dans l'Iran d'aujourd'hui. Quatre récits qui, s’ils sont distincts, se répondent, s'entremêlent et constituent un tout d'une grande cohérence. Il y a tout d'abord Heshmat, un père de famille que l'on suit dans son quotidien et dont on va découvrir le métier ; puis Pouya, en plein service militaire, qui rejette l'idée d'aider à l'exécution de condamnés à mort ; Jawad ensuite, qui profite d'une permission pour se rendre chez la jeune femme qu'il aime et dont c'est l'anniversaire ; Bahram enfin, médecin n'exerçant plus, qui reçoit sa nièce arrivant de l'étranger.

Une manière erronée d'aborder Le Diable n'existe pas serait sûrement d'être condescendant en mettant en avant la situation dramatique de son réalisateur. Condamné suite à son précédent long métrage, le très beau Un homme intègre, il lui est désormais interdit notamment de quitter son pays et d'exercer son métier. Il a donc dû user de subterfuges pour mener à bien ce nouveau projet. Mais, ces conditions terribles posées, le film parle de lui-même et il est exceptionnel.

Ours d'or de la Berlinale 2020, aussi beau par sa forme que par son fond, Le Diable n'existe pas est absolument essentiel.

JF