La Favorite

La Favorite - The Favourite

de Yórgos Lánthimos

Avec
Olivia Colman
Emma Stone
Rachel Weisz
Nicholas Hoult
Joe Alwyn

Genre :

Nationalité : États-Unis

Année de sortie : 2018

Durée : 02h00

Version : Couleur

Public : Tout public

XVIIIème siècle en Grande-Bretagne. La reine Anne n’a pas de chance : elle a eu 17 enfants, tous morts, et qu’elle a « remplacés » par autant de lapins de compagnie… Elle entretient une vieille amitié avec la duchesse Sarah Churchill, amitié qui se double de relations érotiques. Autour d’elle s’affairent aussi des courtisans occupés à essayer de manœuvrer l’État à la place de la reine. Un jour débarque Abigail, l’infortunée cousine de Sarah. Elle ne connaît rien aux mœurs royales mais saura vite s’attirer les faveurs de la reine…

Dérision, ironie, coups bas et humour tordu, décors superbement maîtrisés… L’univers de Lanthimos (Canine, The Lobster…) s’élargit aussi bien dans le style que du côté historique… C'est souvent jubilatoire. A savourer…

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Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Du Mercredi 17 Avril 2024 au Mardi 23 Avril 2024

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

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    Commentaire de Jacques Chenu |

    Cruauté, cynisme, perversité, égoïsme, manipulations, trahisons, coups bas, complots, luttes incessantes pour le pouvoir, il y a tout ça dans la description de cette société déliquescente du début du 18ème siècle. Mais finalement, rien n’a changé aujourd’hui quand on voit que le mariage de Carlos Ghosn à Versailles a été payé par la sueur des ouvriers. Serait-ce le propos implicite de Yórgos Lánthimos, une description de la royauté et des aristocrates qui évoquerait nos démocraties libérales et ces patrons cupides et ambitieux qui se vautrent sans vergogne dans le luxe et la luxure ?
    La mise en scène, étonnante, privilégie les plans larges à la manière d’Orson Welles, elle permet de mieux appréhender la magnificence des décors dans lesquels les hommes, pantins poudrés et ridicules, s’agitent en vain pour tenter d’exister. Les nombreux panoramiques tournés en focale courte (grand-angle ou fish-eye) renforcent cette idée de poissons qui tournent en rond dans un bocal. Cependant le procédé, très ou trop utilisé, peut agacer et être perçu comme une affèterie.
    Le film a été entièrement tourné en lumière naturelle, pas d’éclairage artificiel non plus pour les scènes à la bougie (comme Kubrick dans Barry Lyndon). Décidément, deux belles références pour le réalisateur.
    D’autre part, les dialogues crus et incisifs sont un régal dans la version originale, avec de nombreux doubles sens, insinuations et sous-entendus (double entendre and innuendo in English).
    Le contraste entre le luxe des décors et costumes et la fange dans laquelle tout ce « beau » monde évolue est saisissant. Ultime jouissance pour moi dans la contemplation de ce grand spectacle, observer un monde dans lequel les femmes, peu maquillées et moins apprêtées, mais tout aussi cruelles et ambitieuses que la gent masculine, détiennent l’essentiel du pouvoir tandis que les hommes, poudrés et grotesques, se battent à leurs pieds pour obtenir des miettes.

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    D’emblée, avec l’exploration du dédale royal , c’est la forme qui nous frappe , les images (travellings, courtes focales, images superposées,.. ), les lumières crépusculaires, appuyées par une musique baroque (Bach, Haendel). On pense effectivement à « Barry Lindon » ou bien encore à « Meurtre dans un jardin anglais ».
    Ensuite, ce sont les jeux de pouvoir à 3 qui retiennent notre attention, qui s’achèvent par une réflexion sur la dialectique de la relation entre maître et esclave, entre vainqueur et vaincu. Et là, on pense à « The servant » de Losey.
    Arrivé à ce moment, on en vient à s’interroger. Si un film suscite autant de références, n’est ce pas la marque, au-delà d’une érudition et d’une virtuosité indéniables, d’un certain manque de personnalité de l’auteur ?
    On a beaucoup évoqué le déséquilibre entre le pouvoir des femmes et celui des hommes. Ne faut il pas relativiser ? Certes, celle des deux rivales qui l’emporte impose son choix politique. Mais en même temps, si son ambition est satisfaite, elle reste, ici, largement instrumentalisée, soit par le parti belliciste, soit par le parti belliciste qui représentent eux mêmes des intérêts économiques et sociaux bien précis.
    Enfin, observons, clin d’œil anticipé à notre actualité, que c’est autour de la hauteur de la taxe que se cristallise ce conflit. Et qu’il génère des émeutes.

    Pour le plaisir de la lecture, je vous propose :
    https://www.leblogducinema.com/critiques/critiques-films/la-favorite-critique-874563/

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