Ce film est le premier film d’arts martiaux 100% espagnol, voire même européen. Sorti dans l'anonymat total en Espagne en 1980, il est devenu cultissime grâce à l’abnégation de quelques nanardeurs franco-espagnols qui ont miraculeusement sauvegardé la copie unique ici numérisée. Et pour cause : après avoir vu une poignée de films de kung fu, son réalisateur, à l’époque modeste tâcheron de la TV espagnole, se met en tête de réaliser son propre film de Kung Fu, à Las Palmas, aux îles Canaries où il habite….

Mais il se fixe une contrainte inconsciemment folle qui va faire basculer le film dans la nanardise la plus extrême : faire croire qu’il a été tourné à Hong Kong, bien que tourné en quelques jours avec un casting non professionnel, des techniciens locaux, les membres du club de karaté et bien sûr avec tout ce que l’île pouvait compter de figurants d’origine « asiatique » (le trailer annonce « les meilleurs acteurs issus d’un casting chinois »)…

Dès lors on bascule dans l’absurde, le surréaliste, l’ aberrent, bref le nanar. Dès le générique où les noms espagnols sont sinisés on hallucine, une carte postale de Hong Kong sert à planter le décor, les figurants sont morts de rire, les karatékas cagoulés pour cacher leur visage, et, 80’s oblige, tout un amalgame de clichés et stéréotypes asiatiques de l’époque à commencer par le titre, (le karaté étant évidement japonais) . Ça bondit et ça fait semblant de se frapper dans tous les sens, ça joue mal, c’est peu cohérent, c’est filmé à l'épaule... bref c’est tellement pitoyable mais tellement sincère que ça a la marque des grands nanars.