Jeanne Herry a écrit un excellent scénario basé sur un important travail d’enquête sur la Justice Restaurative en amont de la réalisation du film. Elle a eu la bonne idée de choisir la fiction plutôt que le documentaire pour s’exprimer plus librement et provoquer l’émotion à partir de situations diverses et clairement identifiées. La distribution est excellente, avec une pléiade d’acteurs tous très bons, en particulier Miou-Miou, Adèle Exarchopoulos. Dali Benssalah, Gilles Lellouche…
Les traumatismes engendrés par les agressions sont exposés avec intensité, sans pathos inutile, face aux auteurs de violences qui tentent d’expliquer leurs motivations et leurs actes. Petit à petit, grâce à la parole qui se libère, à la confrontation des points de vue, les protagonistes des deux côtés évoluent, on passe de l’incompréhension, de la colère, de la haine, de la peur, à un début d’empathie et d’entraide, on append à se comprendre et à se respecter, à se faire confiance, voire à pardonner.
« Je verrai toujours vos visages » est un film fort, intelligent, percutant, salutaire, qui ouvre des horizons.