Hero

Hero

de Yimou Zhang

Avec
Jet Li Lian-jie
Tony Leung et Maggy Cheung

Genre :

Nationalité : Chine

Année de sortie : 2002

Durée : 01h39

Version : Couleur

Public : Tout public

En 230 avant JC, la Chine était morcelée entre sept royaumes. Le roi de Qin, le plus dur et le plus cruel des rois, réussit la réunification et devient le premier empereur de Chine. Les royaumes lui envoient leurs plus redoutables assassins. En vain. Jusqu'au jour où le héros sans nom se présente au palais.

Pour son nouveau film, Zhang Yimou, l'un des chefs de file de la cinquième génération, emprunte au Chen Kaige de L'empereur et l'assassin pour la légende, à l'Akira Kurosawa de Rashomon pour la narration (la même histoire déclinée différemment) et l'Ang Lee de Tigre et Dragon pour l'appropriation autoriste du cinéma de sabres chinois.


Filmographie :
Le Sorgho rouge (89)  Epouses et concubines (91)  Qiu Ju (92)  Vivre (94)  Shangaï Triad (95)  Pas un de moins (99)  The road home (99)  Happy Times (00).

Votre avis

    Commentaire de Florian |

    [A lire après avoir vu le film] Tristesse et désolation ! Aller voir un film encensé quasi unanimement par la critique et les premiers spectateurs est un jeu à haut risque. Hero n?échappe pas à cette règle implacable. Les valeurs qu?on lui prête sont bien au rendez-vous : des séquences bien léchées, des combats sur le fil du rasoir et une brochette d?acteurs on ne peut plus cinégéniques? Cela en fait-il pour autant un bon film ? A mon sens, on est loin du compte. L?esthétisme n?est pas quelque chose que l?on peut blâmer en soi. Tigre et dragon avait pris, dans une certaine mesure, le même parti. Pour autant, une heure et trente-huit minutes plus tard, je sors avec le même état d?émotion que peut susciter chez moi la pub pour Gaz de France projetée avant la séance : des corps libres de toute gravité, des êtres qui font corps avec les éléments, une sensation de liberté et de légèreté. Cependant, là où Ang Lee a réussi, Zhang Yimou ? à mon avis ? échoue. Chez ce dernier, l?esthétisme sert un scénario privé de profondeur spirituelle. Dans Tigre et Dragon, Li Mu Bai était tout entier baigné dans un univers de méditation, de recherche de pureté. Ici, l?alibi de la calligraphie ne tient pas. Ou, tout du moins, est-il peut-être sous-exploité. De ce scénario à tiroirs, il ressort que le film tout entier tend vers un épilogue qui satisfera pleinement les nouveaux dignitaires du Zhongnanhai. Ne prête-t-on pas ici au roi de Qin des intentions qu?ils n?avait pas ? Ne faut-il pas dans sa guerre voir davantage une volonté de puissance qu?un projet politique authentique ? Certes, conformément à la théorie classique, la guerre n?est que la poursuite de desseins politiques par d?autres moyens. Toutefois, sous cet angle, la symbolique de la calligraphie du mot « pays » peut apparaître particulièrement fumeuse. On réécrit l?histoire de la constitution de l?unité de la nation chinoise à grands traits. Guerrier en quête de revanche, Sans Nom ? patronyme qui aura le mérite de faciliter l?identification par le pékin moyen ? renoncera finalement devant ce roi sanguinaire, qui fait la guerre pour instaurer la paix. L?unité de la nation chinoise vaut bien un peu de cruauté? Comment ne pas y voir une forme de message politique à l?heure où Tibétains et Ouïgours luttent pour leurs particularismes ? Certains verront dans ces lignes un excès de zèle téléologique, mais je n?ai pu m?empêcher, lors de la séquence où le roi expose ce qui doit être son grand ?uvre, d?y associer sans effort le PCC, ce souverain qui, en dépît de sa cruauté, veut assurer le bien de tous. Au final, il me reste de ce film un goût amer qui ne veut pas passer, malgré une musique superbe et, de manière plus anecdotique, un travail exemplaire des bruiteurs. Tigre et dragon m?aura bien plus enchanté.

    Commentaire de of |

    Tout à fait d'accord avec Florian!

    Commentaire de Lucas |

    Joli film de propagande des régimes quasi-dictatoriaux chinois et américains.

    Commentaire de alia |

    La comparaison avec Tigre et dragon pourrait paraitre évidente, et pourtant Hero est beaucoup plus subtile dans sa représentation chorégraphique. Ce film est de toute beauté artistique et technique, on en sort émerveillé... Pour être bref, allez-y !!!

    Commentaire de Uastis |

    Ce film est une véritable ode aux Arts martiaux et à l'esprit de la Chine ancienne. Nombre de films ont été réalisés sur le sujet, mais peu qui sont aussi époustouflants. Empreint de rigorisme et d'esthétisme, c'est une magnifique fresque historico-imaginaire. Je rends grâce aux chorégraphes, qui ont orchestré, pour notre plus grand plaisir, de superbes combats très bien filmés, à l'inverse de ce qui semble être la tendance dans les films d'action américains, (à savoir les gros plans et les rapides changements de point de vue, destinés à dissimuler les lacunes martiales des acteurs), et qui permet d'apprécier les danses incroyablement bien maîtrisées des adversaires. Hélas, peut-être que ce souci extrême de perfection gâche un peu le côté humain de l'histoire, et empêche de s'attacher aux personnages. En ce sens, l'Empereur et l'Assassin (avec Gong Li) se place pour moi avant Hero, qui reste cependant un très beau film, impressionnant par sa débauche de couleurs et ses décors et paysages superbes.

    Commentaire de Nathalie |

    Une histoire d'honneur, d'amour, de beauté et de politique, effacer ses rancoeurs pour le bien d'une nation, "Hero", pour moi un film renversant de grâce, somptueux, des combats de rêve, des paysages et des duels qui valent à eux seuls le déplacement.

    Commentaire de JAC |

    chère Zhang Ziyi, Je comprends ta colère devant l'étalage, sur le seuil de ton site, de tant d'immondices, de blasphèmes, d'offenses gratuites, de mensonges... à propos de ce film magnifique qu'avec tes amis tu illumines de grâce. Il faut tourner le dos à ces apprentis intellos ambitieux qui pataugent lourdement dans la mare fangieuse des connaissances de l'apparence, inutiles, malfaisantes... Gavés des couleuvres visqueuses de l'université, de la presse, des médias, des épiceries de la culture. ils piaffent en faisant les beaux dans leur attente insoutenable de devenir, enfin. bientôt, les larves serviles des services de l'Etat, des institutions, des fabricants multinationaux de la misère. Bouffés par leurs complexes, par leur angoisse de ne jamais accéder aux délices de l'esprit, par leur prétention et leur avidité de dominance, ils s'épanchent dans une vaine tentative d'atteindre le haut niveau de leurs modèles déjà oubliés. Leur suffisance et leur ignorance les trahissent toujours. surtout quand ils se risquent en dehors de leur moule de conditionnement ; en jouant les critiques de cinéma par exemple. Ainsi, le plus bas d'entre eux fait d'emblée une erreur de débutant sur « Hero » : imiter le verbiage rationnel de la sous-culture journalistique à propos d'un conte légendaire de la chine antique. Il remet ça avec une faute d'étudiant réducteur : avancer que les Tibétains luttent pour leurs particularismes alors qu'ils offrent leur universalisme. Et j'en passe : des amalgames insensés aux lacunes sur l'histoire, les arts et la spiritualité orientale, etc. « Celui qui parle ne sais pas, celui qui sait ne parle pas ». Faisons simplement savoir que « Hero » est un opéra-ballet grandiose qui se goûte l'esprit LIBRE. Adieu Zhang Ziyi, poursuis ta Voie dans la sérénité. Pourtant, que tu es belle quand tu es en colère !

    Commentaire de le plus bas d'entre eux |

    Merci pour le commentaire. Au moins, j'en sais beaucoup plus sur tes raisons d'aimer le film. Sinon, ton agressivité me va droit au coeur. Malheureusement, pas d'adresse email à laquelle s'adresser...

    Commentaire de Thierry T. |

    Dire que je voulais aller voir ce film, un affiche alléchante... mais bon je résisterai aux mirages publicitaires, surtout si il faut se rapeller de la publicité pour gaz de france. Par contre j'ai un peu peur quand je lis des "combats de rêve". A la beauté de la bayonette dans le ventre du spadassin, euh pardon je m'égare. Mon cher Jac, tu me tenterais bien, je vais m'assoir en tailleur, respirer par le ventre et prendre un moment pour méditer tout cela... et après ? Seul le sage sait qu'il ne sait pas.

    Commentaire de Thierry T. |

    Voilà du beau cinéma, bien ficelé, sur le quel il n?y a rien à redire. Nous ne sommes pas envahis par les combats, ce qui était ma crainte. Je dirais même que les combats sont les parties les moins importantes de ce film, et c?est aussi et surtout ce qu?il y a de moins intéressant. Par contre les références à Kurosawa ne sont pas déméritées. Certes cela y ressemble sans en être vraiment ce qui est tant mieux. Un ami très versé dans l?art de la Chine, m?a fait la remarque de la qualité des reconstitutions de la Chine de cette époque, jusque dans la moindre charrette. Les trois versions de l?histoire que raconte Sansnom est une merveille à tout point de vue. Tout en plus dans ce film fait la part belle à l?intelligence de la compréhension. Le parallèle entre le combat et la musique est d?une profondeur étonnante. Le parallèle entre la calligraphie et le maniement de l?épée est magistral. Le petit regret que j?éprouve c?est que c?est le phénomène du combat ou de la guerre qui permet à l?homme de s?élever. Seule l?illustration de la force des calligraphes qui ne craignent pas les armées de l?empereur Quin est là pour nous redonner confiance en autre chose que les armes. Je rêve d?un film sur la libération du Tibet? Cela concerne aussi la Chine, non ? En conclusion ce film est une merveille.

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