Frantz

Frantz

de François Ozon

Avec
Pierre Niney
Paula Beer
Ernst Stötzner
Marie Gruber
Johann von Bülow

Genre : Drame

Nationalité : France

Année de sortie : 2016

Durée : 01h53

Version : Noir et blanc

Public : Tout public

Anna et la famille de son fiancé tentent de survivre à la mort de ce dernier, tombé au front en 1918. Quand ils font la connaissance d'Adrien, un ami français du disparu, toute leur vie se trouve bouleversée et leurs certitudes, ébranlées ; d'autant que le climat général, asphyxié par la rancœur de la défaite, ne peut qu'être hostile à un rapprochement franco-allemandLe scénario, à la fois imparable et plein de surprises, nous « cueille » jusqu'à la fin ; le travail sur l'image : cadre, couleurs est extrêmement subtil, réfléchi. Les feuilles des arbres, l'eau, les peaux frémissent Ce film est non seulement beau (dans tous les sens du terme), mais nous donne à voir, comme rarement, les traumas visibles et invisibles des hommes et des pays ! Et si, avec ce seizième long-métrage, le toujours surprenant François Ozon signait son meilleur film ? IG

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 7 Septembre 2016 au Mardi 13 Septembre 2016
  • Semaine du Mercredi 14 Septembre 2016 au Mardi 20 Septembre 2016
  • Semaine du Mercredi 21 Septembre 2016 au Mardi 27 Septembre 2016
  • Semaine du Mercredi 28 Septembre 2016 au Mardi 4 Octobre 2016
  • Semaine du Mercredi 5 Octobre 2016 au Mardi 11 Octobre 2016
  • Semaine du Mercredi 12 Octobre 2016 au Mardi 18 Octobre 2016

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de Catherine FELIX |

    En sortant de la séance, j’ai eu l’impression d’avoir vu un bon film qui apportait un regard neuf sur la seconde guerre mondiale, le fanatisme revanchard, le mensonge qui emprisonne, la lâcheté, la possibilité du pardon, le traitement intéressant du noir et blanc et de la couleur… L’émotion immédiate l’avait emporté !
    En repensant au film, je suis de moins en moins enthousiaste et le film me semble fabriqué pour séduire et emporter l’adhésion du spectateur en jouant sur l’émotion tout en prétendant à la réflexion sur le thème « quelle connerie, la guerre »….
    Le fanatisme revanchard est montré de manière systématique dans deux scènes parallèles bien artificiellement traitées : le Français est témoin des chants braillards allemands, l’Allemande doit écouter en silence la Marseillaise chantée à pleins poumons dans un café. Tous les deux sont victimes toujours du même ostracisme dans d’autres scènes qui se répètent et se correspondent.
    Même mise en parallèle systématique pour les deux scènes où l’un joue du piano et l’autre du violon.
    L’usage de la couleur est par trop confus : couleur du mensonge dans les souvenirs d’Adrien, couleur pour une scène de bonheur partagé entre Anna et Adrien… L’usage de la couleur perd en conséquence de son sens d’autant que dans mon souvenir, la scène dans les tranchées alternent couleur et noir et blanc… La couleur comme artifice, sauf dans la dernière image.
    Les parents allemands apparaissent toujours un peu ridicules et naïfs alors que la mère française est une caricature de grande bourgeoise froide et sans cœur.
    Le scénario est quelquefois cousu de fils blancs pour entraîner le spectateur sur de mauvaises pistes !
    Tout est trop systématique pour être honnête !
    Reste malgré tout un beau portrait de femme, celui d’Anna, victime de la guerre, de la veulerie d’Adrien, mais tout cela mis en scène de manière trop outrée à la fin du film.
    Reste aussi que j’aimerais bien voir le film de Lubitsch que je ne connais pas !

    Commentaire de Jacques Chenu |

    Ayant lu la critique de Catherine Félix avant, je me rends compte que je ressens un peu la même chose sur certains points. Heureusement, elle a fait un petit lapsus qui va me permettre de la critiquer, il s’agit bien sûr de la première guerre mondiale, pas de la seconde.
    C’est vrai que les images sont très belles, mais l’alternance noir et blanc, couleur m’a laissé perplexe moi aussi. La couleur est utilisée dans la tranchée alors que jusque-là dans le film, elle était utilisée pour les scènes de mensonge et de bonheur artificiel.
    Cependant, Frantz raconte une belle histoire de rapprochement entre les peuples, d’amitié, d’amour, et de haine bien sûr. Les quatre acteurs principaux sont excellents, en particulier Paula Beer et Pierre Niney. Je n’irai donc pas aussi loin que CF dans la critique, je garde quand même globalement une bonne impression du film. J’ai beaucoup pensé au très très beau film de Tavernier « La Vie et Rien d’autre » qui se passe lui aussi en 1919, et qui traite un peu le même sujet, l’absence, le manque, la stupidité et les atrocités liées à la guerre, mais Ozon a adopté un point de vue différent et tout aussi intéressant avec cette rencontre entre une jeune allemande et un jeune français entre lesquels bien sûr, en 1919, l’amour est forcément impossible.

    Commentaire de Catherine FELIX |

    Merci à JC pour la correction ! Voilà ce que c'est de se relire trop vite... ou d'écrire sans lunettes !!!

    Commentaire de Philippe Plisson |

    Eh bien, moi, j'ai trouvé le film très bon, extrêmement touchant, et très fin : la frontière n'est pas le Rhin, ce n'est pas celle des peuples antagonistes; la frontière, c'est celle entre les générations, une sacrifiante, l'autre sacrifiée; la frontière, c'est aussi celle entre la Mort/la Haine dont il faut sortir pour aller vers la Vie/L'Amour.
    Le personnage qui s'émancipera, arrivera à s'affranchir, c'est Anna; Adrien n'y arrive pas , trop lié à sa mère, à sa culpabilité, donc à l'ancienne génération. Ce qui est intéressant, c'est que pour une fois la culpabilité centrale est celle du Français, même si celle des Allemands n'est absolument pas occultée.
    En quoi le chant allemand est-il plus braillard (cf Catherine Félix) que la Marseillaise (dont la prise de son lui confère certes plus de souffle) ? Il s'agit de "die Wacht am Rhein", un champ aussi guerrier que la Marseillaise, les deux se sont écho dans un même appel au sang. Souvenir funeste et funeste présage!

    Ozon mérite bien son nom: C'est quand même un drôle de défi que de faire un film en noir et blanc, en partie en allemand, en 2017, un film qui, de plus, erre au milieu des tombes, des gueules cassées, du deuil, des ressentiments, de la noirceur du monde mais, et c'est là toute sa force, tout en cherchant EPERDUMENT la vie, par la musique, l'amour... Anna (Paula Beer) en est le symbole fort et est excessivement touchante.
    La réflexion sur le mensonge est profonde (mentir aux beaux-parents pour leur bien, mentir à sa fiancé pour son "bien"); tout comme la réflexion sur la complexité des êtres: le relatif égoïsme d'Adrien qui veut arracher le pardon pour pouvoir vivre tout en se sacrifiant pour sa fiancée dont il ne partage pas l'amour. Bref, des êtres complexes qui rendent bien la difficulté de vivre dans la "Vérité". Le mensonge est tout aussi libérateur qu'emprisonnant et ça, c'est vraiment bien rendu.
    Une mention spéciale à Pierre Niney dont l'allemand, appris en un temps record, est de qualité, mais surtout à Paula Beer qui crève l'écran tout comme Ernst Stötzner et Marie Gruber, parents ni "naïfs", ni "ridicules", mais simplement touchants et qui réagissent "comme des parents".
    Bref, pour moi un grand film qui fait écho à l'analyse de l'Australien Christopher Clark dans "les Somnanbules - Eté 1914".
    Je partage néanmoins l'avis selon lequel l'utilisation de la couleur est un peu confuse.

    Commentaire de Jacques Chenu |

    Merci Philippe pour cette belle critique enthousiaste et enthousiasmante. Je me rends compte que mes impressions et ma réflexion changent au fil du temps au gré des traces et cicatrices que le film laisse en moi.

    Commentaire de Patgir |

    François Ozon est un petit malin. Pendant la première moitié du film, on est pratiquement sûr de connaitre la nature de la relation entre le jeune Français et le jeune Allemand (c'est du Ozon). Et puis, plaf !!! tout s'écroule, ce n'était pas du tout ça (je ne révèle pas la suite pour les spectateurs suivants). C'est vrai que le noir et blanc est absolument magnifique (mais les effets de couleur font un peu toc), et l'actrice principale Paula Beer est rayonnante.

    Commentaire de CP |

    Je suis en accord parfait avec le commentaire de Philippe Plisson.
    J'ai la même réflexion sur ce film que j'ai aimé pour sa sobriété et son esthétisme.

Lire | Envoyer

Ajouter une critique

Pour donner votre avis, veuillez vous connecter :

Mot de passe oublié 

Je souhaite créer un compte

Création du compte