Fais de beaux rêves
de Marco Bellocchio
Genre : Drame
Nationalité : Italie
Année de sortie : 2016
Durée : 02h10
Version : Couleur
Public : Tout public
À Turin en 1969, Massimo a neuf ans quand sa mère meurt dans des circonstances mystérieuses. Et même si un prêtre lui explique qu'elle est désormais au paradis, il n'accepte pas cette disparition. Trente ans plus tard, Massimo est devenu journaliste. Forcé de se replonger dans son passé, il doit s'occuper de la vente de l'appartement de ses parents, ses blessures d'enfance se ravivent...
Marco Bellochio n'est pas un inconnu, ces dernières années il a même enchaîné les réussistes (Vincere, La Belle endormie, Le Metteur en scène de mariages) mais il trouve avec ce nouveau film une sorte d'accomplissement. L'aboutissement (mais surtout pas la fin) d'une déjà longue carrière (le film qui l'a fait connaître, Les Poings dans les poches date de 1965). Présenté avec grand succès en ouverture de La Quinzaine des réalisateurs au dernier festival de Cannes, c'est un film splendide, d'une grande liberté et d'une maîtrise confondante. Remarquablement construit, Fais de beaux rêves est brillant dans sa forme (la façon dont on navigue d'une époque à l'autre, par exemple) et d'une grande profondeur émotionnelle, sans compter, qu'en creux, c'est aussi le portrait passionnant de trente ans d'histoire italienne.
Sur un sujet douloureux, Marco Bellochio nous offre une œuvre apaisée où la violence se cache toujours sous la douceur, ce qui accentue la force de certaines scènes très étonnantes et assez inoubliables, comme celles de l'enterrement ou de l'apparition magique d'Emmanuelle Devos.
D'une très grande sensibilité qui évite tous les écueils de la sensiblerie, Fais de beaux rêves porte bien son titre, il nous emporte dans un monde aux couleurs chaudes (très belle photo), qui trouble, émeut et qui permet de se pacifier avec soi-même et les autres. Et si le titre n'avait été pris par un autre très beau film récent, il aurait pu s'appeler, Réparer les vivants, tant il est plein d'humanité.
JF
Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne
Ce film a été programmé aux cinémas Studio
- Semaine du Mercredi 28 Décembre 2016 au Mardi 3 Janvier 2017
- Semaine du Mercredi 4 Janvier 2017 au Mardi 10 Janvier 2017
- Semaine du Mercredi 11 Janvier 2017 au Mardi 17 Janvier 2017
- Semaine du Mercredi 18 Janvier 2017 au Mardi 24 Janvier 2017
Définition des pictos :
- Séance 3D
- Ciné Relax
- Version française
- V.O + Sous-titrage (FR)
- Sans Paroles
- Audio description
Votre avis
Commentaire de Jacques Chenu |
Ce film de Marco Bellochio aurait pu s’appeler « Secrets and lies » (Secrets et Mensonges) comme celui de Mike Leigh tant il est question de secrets de familles dans cette histoire centrée sur le point de vue d’un enfant de 9 ans, puis 30 ans plus tard, sur l’adulte qu’il est devenu. Le titre est en fait ironique puisque la vie de l’enfant va se transformer en cauchemar.
Les acteurs sont excellents, en particulier Nicolo Cabras (Massimo enfant), Valerio Mastandrea (Massimo adulte) et Bérénice Bejo. En revanche, j’ai trouvé le traitement du temps un peu inutilement compliqué, il y a de nombreux allers retours entre les années 60 et les années 90. La mise en parallèle entre le regard de l’enfant et celui de l’adulte est intéressante, mais il me semble qu’un traitement plus linéaire de la chronologie aurait rendu l’histoire moins confuse, même si bien sûr, de nombreux flashbacks étaient nécessaires. Les lieux, les objets, les personnes, font surgir des souvenirs, parfois douloureux, parfois heureux, et on assiste avec émotion à la reconstruction du personnage et de son passé. Sincérité, hypocrisie, mensonges, mises en scène, sont au centre des préoccupations du héros devenu journaliste, mais il se compromet lui aussi, comme on peut le voir dans un flashback sur sa vie de reporter. La vérité ne serait qu’un beau rêve…
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