Dounia, le grand pays blanc, réussit à parler de sujets complexes avec douceur. Après avoir fui son pays natal, la Syrie, pour le Canada avec ses grands-parents, elle découvre avec curiosité les spécificités de ce pays du Nord, leurs traditions, et les différentes cultures qui l’habite. Dans ce film, elle s’adresse en voix off à son père, qu’elle appelle Baba, qui est encore en Syrie. Elle espère qu’il trouvera son chemin jusqu’à elle. L’animation est très mignonne, les spectateur·ices ont droit à de beaux plans sur la forêt enneigée, des bébés renards et animaux en tout genre. J’ai apprécié les transitions travaillées, qui nous bascule entre le Canada et la Syrie : une plume nous emmène en Syrie retrouver le Baba de Dounia, et une tasse sur la table de la salle à manger devient la tasse qu’un sans-abri offre généreusement à Baba. Ce n’est pas parce que c’est un film d’animation pensé pour les enfants que la technique et l’artistique n’est pas au rendez-vous ! Le message de tolérance et d’acceptation de l’autre porté par Dounia, le grand pays blanc, est rafraîchissant et tout à fait adapté à des enfants. Grâce à la grand-mère de Miguizou, une autochtone du Canada, Dounia apprend à parler la langue du cœur, et tente de guider son Baba jusqu’à elle. Parce que même si son cœur est “tout petit” et le monde “si grand”, son Baba l’aime plus que le monde entier.