Dallas Buyers Club
de Jean-Marc Vallée,
Genre : Drame
Nationalité : U.S.A
Année de sortie : 2013
Durée : 01h57
Version : Couleur
Public : Tout public
1986, Dallas, Texas, l’histoire vraie de Rob Woodroof, un électricien noceur et toxicomane du Texas. Apprenant qu’il est atteint du VIH, cet hétérosexuel a fait mentir le pronostic de ses médecins. Ceux-ci lui donnaient 30 jours à vivre. Il a survécu sept ans. Son secret : des médicaments non approuvés, dont il a fait le trafic avec succès, grâce à son réseau d’entraide, le « Dallas Buyers Club », créé avec la complicité d’une partenaire transgenre, face aux multinationales pharmaceutiques.
À la suite du succès de son premier long métrage, Liste noire (1995), Jean-Marc Vallée réalise C.R.A.Z.Y. (2005), l’un des plus grands succès du cinéma québécois de la dernière décennie, puis Café de Flore (2012) et Wild (2013) entre autres. Produit et réalisé aux USA, Dallas Buyers Club est un film sur l’intolérance, la désobéissance et l’instinct de survie. Il a été si bien accueilli au Festival international du film de Toronto qu’il est maintenant pressenti pour participer à la course aux Oscars.
Sources : dossiers de presse.
Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne
Ce film a été programmé aux cinémas Studio
- Semaine du Mercredi 29 Janvier 2014 au Mardi 4 Février 2014
- Semaine du Mercredi 5 Février 2014 au Mardi 11 Février 2014
- Semaine du Mercredi 12 Février 2014 au Mardi 18 Février 2014
- Semaine du Mercredi 19 Février 2014 au Mardi 25 Février 2014
- Semaine du Mercredi 26 Février 2014 au Mardi 4 Mars 2014
Définition des pictos :
- Séance 3D
- Ciné Relax
- Version française
- V.O + Sous-titrage (FR)
- Sans Paroles
- Audio description
Votre avis
Commentaire de elisabeth blin |
superbe interprétation, à deux voix, d'un sujet difficile : Ron, magnifique dans sa lutte pour survivre et pour qui tous les moyens sont bons, et Rayon, fragile et troublant(e) … Leur rencontre improbable, leur cheminement chaotique, et l'amour/amitié qui se tisse au delà des barrières de leurs mondes que tout oppose ..
On sort de ce film en se disant que ces deux là vont nous hanter longtemps … à voir assurément !
Commentaire de CLAUDE DU PEYRAT |
Le capitalisme est-il soluble dans l’héroïsme ?
Dallas Buyers Club est dans l’air du temps, bien que l’histoire se déroule à une époque (les années 80 avec l’arrivée du sida) qui nous paraît aujourd’hui bien lointaine.
Mais ainsi que le souligne A. W. dans son article Portrait du salaud en héros à paraître dans les Carnets de mars 2014, certains films forts actuels ont pris pour héros un non-héros, un salaud. On connaissait, dans le roman surtout, la mode de l’anti-héros, qui a sévit après la guerre, et dont les représentants les plus emblématiques ont été Roquentin dans La Nausée de Sartre et Meursault dans L’Etranger de Camus. De vrais anti-héros puisqu’ils n’accomplissaient rien d’héroïque.
Dans le cinéma contemporain, rien de tel. Le héros certes n’en est plus un, parce qu’il est foncièrement antipathique, mais il accomplit des exploits. Des prodiges. Du héros, il ne reste rien de positif, sauf l’action héroïque.
C’est le cas avec There Will Be Blood, de Paul Thomas Anderson (2007), avec plus récemment Le Loup de Wall Street, de Martin Scorsese, et aujourd’hui Dallas Buyers Club.
Un point commun aux trois personnages principaux : ils sont odieux mais ils ont une vie hors du commun, qui relève de l’exploit héroïque. On se rappelle Daniel Plainview dans There Will Be Blood, qui bâtissait une fortune sur le pétrole. Jordan Belfort, dans Le Loup de Wall Street, conquiert le monde de la finance, les femmes, il boit et se drogue sans aucune modération, la piétine le monde et les êtres humains sans vergogne. Tout autre en serait vite mort, lui non, la force est en lui, surhumaine. C’est que Daniel Plainvew et Jordan Belfort sont des personnages emblématiques du capitalisme, du vrai, celui qui accapare et qui détruit, celui qui n’obéit à aucune règle autre que la loi du plus fort. Dans leurs deux films, les réalisateurs, Anderson et Scorsese, entendaient nous montrer le vrai visage du capitalisme et de la finance : destructeur, vorace, inépuisable, indestructible (Cela me fait penser à L’Argent de la vieille, magnifique film de Luigi Comencini en 1972). Mais on nous montrant cette face odieuse du capitalisme les deux cinéastes entendaient en dénoncer l’inhumanité.
Avec Dallas Buyers Club ce n’est plus le cas. Ron Woodroof est certes plutôt odieux : homophobe violent, consommateur de femmes, alcoolique, drogué, macho, arnaqueur sans morale. N’en jetons plus. Et les petits jeux capitalistes de l’argent, il connaît, il sait amasser l’argent, même si l’on est loin des grandes fortunes du pétrole et de Wall Street. Mais à la différence de Daniel Plainvew et de Jordan Belfort, Ron Woodroof n’est pas totalement inhumain. Il ne se bat plus seulement pour entasser l’argent, bien qu’il ne s’en prive pas : il se bat pour sa vie. Il se bat contre le sida, fléau terrible. Il se bat contre les lobbies pharmaceutiques, contre les médecins du « système ». Il se bat contre tous. Et il sauve des vies. Le voici redevenu humain, sinon sympathique.
Bien sûr, il reste un incorrigible homophobe, un prédateur de femmes (quand il peut encore), un petit truand violent qui a du mal à comprendre la générosité gratuite de certains. Mais il se bat pour la vie : et le voilà légitimé. Sa lutte est aussi la nôtre, non ?
Certes il semble accéder à l’humanité à la fin du film, quand il rêve devant Eve Saks, l’ingénue docteure, d’une autre vie, tranquille, avec femme et enfants. Cliché bien vite effacé par l’image finale, où il défie l’impossible où cours d’un ultime( ?) rodéo. On comprend qu’il n’a pas changé, il est toujours le texan macho, petit truand, qu’il était au début. C’est la force de ce film : le personnage évolue, s’enrichit (dans les deux sens, psychologique et financier), mais il reste fondamentalement le même. Sans tricherie scénaristique, en somme.
Mais c’est aussi le danger de ce film : nous faire accroire que l’individualisme capitaliste est au fond humain et que, bien canalisé, il peut amener des exploits qui changent le monde positivement. Ron est un salaud, mais il a contribué à la lutte contre le sida, et donc quelque part à nous sauver. Le capitalisme serait utile : inquiétant, non ?
CdP
Commentaire de L. |
Dans l'ensemble le film de Jean-Marc Vallée est vraiment pas mal. Ce cow-boy qui se croit indestructible, qui se montre homophobe, macho, poivrot et qui a pas mal touché à la drogue, accueille très violemment la nouvelle de sa maladie mais embraye ensuite rapidement afin de recevoir un meilleur traitement médical, même à l'encontre des industries pharmaceutiques américaines. C'est intéressant de voir comment ce personnage très antipathique est rendu passionnant par son comédien et comment ce type part d'une quête individualiste pour se soigner puis faire du business et se retrouve finalement soutenu par des groupes minoritaires et va aller contre certains préjugés. Le film doit beaucoup à son casting mais il est aussi intéressant pour son traitement de la question du sida. La réalisation est aussi ambitieuse, on sent que le cinéaste essaie de ne pas rester dans quelque chose de figé et classique, et même si le rendu n'est pas particulièrement exceptionnel on observe un vrai travail de mise en scène.
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