Dans son dernier film, « Varda par Agnès », la réalisatrice française revient longuement sur « Sans toit ni loi » tourné en 1985 où Sandrine Bonnaire, alors âgée de 17 ans seulement, incarnait Mona, une jeune fille en errance sur les routes de Provence. Elle précisait qu’on ne savait pratiquement rien de ce personnage, qui était elle, d’où venait elle ? Plus de trente ans plus tard, avec Marta (17 ans également), le personnage central de « Colo », un film épuré, rigoureux, sans une once de pathos, Teresa Villaverde nous donne une version plausible de qui aurait pu être Mona avant qu’elle aille finir sa vie dans un fossé au cœur de l’hiver. Le dernier plan du film sur la baraque de pêcheur où Marta trouve momentanément refuge ressemble d’ailleurs étrangement à celles où Mona trouve fréquemment abri dans « Sans toit ni loi ».
Une nouvelle fois, il faut le souligner, nous avons donc un aperçu de l’étonnante richesse qualitative du cinéma portugais pendant ces années de crise. Le Centre Pompidou a consacré, cet été, une heureuse rétrospective à la cinéaste portugaise Teresa Villaverde, ce serait une bonne idée que nous puissions la voir à Tours. Un voeu pieux ?