Un sujet fort avec une approche originale, les attentats de Paris, traité uniquement du point de vue de l’intime, des conséquences sur la vie quotidienne d’un individu et de son entourage proche. L’angle politique est volontairement totalement laissé de côté alors que l’aspect religieux est très brièvement évoqué dans un seul plan de quelques secondes où l’on voit de loin deux femmes, dont une voilée, qui semblent se disputer.
Vincent Lacoste est parfait en jeune homme insouciant et velléitaire soudain confronté au drame, quant à la jeune Isaure Multrier, son visage candide, lisse et poupin laisse affleurer les émotions et nous touche profondément.
La mise en scène, de facture classique, lisse (elle aussi) et fluide, avec de longs travellings dans les rues de Paris souvent accompagnés d’une musique sirupeuse, contraste étrangement avec la gravité du sujet. La scène de l’attentat est magistralement traitée, avec une grande pudeur, la lenteur, le silence, les plans larges, traduisent parfaitement l’état de sidération des personnages. Ce film grave et aussi parfois drôle, illustre de manière émouvante et convaincante, les bouleversements intimes induits par ces évènements dramatiques.