Jeune tunisienne de 18 ans, Farah n’a pas froid aux yeux. Libre, belle et impulsive, elle veut mordre la vie à pleines dents, obtenir son bac, bien sûr, pour rassurer ses parents mais surtout réussir une carrière musicale comme chanteuse dans un groupe de rock oriental aux chansons engagés. Pour son premier long métrage, Leyla Bouzid a parfaitement réussi à capter l’énergie et la légèreté de cette jeunesse insouciante et revendicatrice et la lourdeur d’une société qui vit dans la peur : le film se déroule juste avant la révolution de janvier 2011 et la surveillance policière tient encore le pays sous une chape de plomb, celle des années Ben Ali. Dans sa recherche de liberté, Leyla se heurte souvent également à sa mère qui connaît les interdits d’une société pleine d’interdits.

Grâce à une formidable musique (jouée en direct pendant les scènes du film) et grâce à Baya Medhaffar, une jeune interprète époustouflante et, déjà, avec une grande maîtrise, Leyla Bouzid réussit à donner le film qui rend compte du formidable élan qui donna naissance aux printemps arabes.  “ Une première œuvre époustouflante qui allie subtilement traditions et modernité dans un grand souci d’authenticité pour faire l’état des lieux d’un pays et d’une génération qui a soif de justice et de liberté”. Elle a reçu de nombreux prix à la Mostra de Venise, au festival du film francophone de  Namur, au festival de Saint Jean de Luz, au festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles.

Un film enthousiasmant à ne pas manquer.

DP

Leyla Bouzid est venue présenter son film aux Studio dans le cadre des Rendez-vous du cinéma organisés par l'Association des Cinémas du Centre en novembre dernier.