Autrefois comédien reconnu, Aydin a hérité d’un hôtel pour touristes un peu perdu au cœur de l’Anatolie centrale. Tout en écrivant des éditoriaux pour la feuille de chou local, il y vit un peu reclus, entouré de son épouse Nihal, avec laquelle les liens se sont distendus et de sa sœur, Necla, qui souffre d’un divorce encore récent. Avec l’hiver et la neige qui recouvre la steppe arrive le temps des confidences et des déchirements…

Après Uzak (02), les Climats (06), les Trois singes (08) et enfin Il était une fois en Anatolie (11) qui a reçu le prestigieux Grand prix du Festival de Cannes, le réalisateur turc avait imposé son cinéma mélancolique et presque silencieux aux images magnifiques. Adaptant des nouvelles de Tchekhov, il propose cette fois-ci une œuvre toujours aussi belle mais basée sur les dialogues qui cherchent à explorer l’âme des différents personnages. Le jury de Cannes, comme la presse, était pour une fois unanime pour lui décerner la Palme d’or.

Les 3h16 pourraient effrayer le spectateur mais on ne s’ennuie pas une seconde dans cette histoire bouleversante dont on ne peut que reconnaître que c’est un authentique chef d’œuvre.

DP