A plusieurs reprises, on aperçoit Milton partisan lettré et romantique, se frotter les yeux comme si il souhaitait se réveiller. Il semble effectivement toujours agir entre rêve et réalité, porté par la mélodie d’ « Over the rainbow » qui fascine Fulvia la fantasque jeune fille qui joue, pas vraiment innocemment, avec ses sentiments et aussi avec ceux de Georgio, son ami.
Et les scènes d’atrocité puisées dans la réalité de la guerre entre partisans et cafards fascistes nous apparaissent comme des visions surréelles. Pour autant, pour ceux de notre génération, elles résonnent fortement avec les récits , à peine croyables, qu’on a pu entendre dans la bouche de nos parents qui ont vécu des moments similaires pendant l’occupation. Enfants, c’était effrayant mais nous étions également envieux, pensant qu’au grand jamais nous n’aurions la chance de vivre quelque chose d’aussi extraordinaire.
Et la fin du film semble marquer comme un réveil pour Milton, la fin du paradis perdu assumée et le retour à la réalité quand il réalise qu’il est vivant.