Un récit qui rappelle celui de « L ‘homme qui en savait trop » (1956) où Hitchcock plongeait déjà un couple en vacances à Marrakech dans la machinerie d’un complot international sur fond de guerre froide.
Sauf que depuis, bien choses ont changé. Ewan Mac Gregor est plus bling bling que l’élégant James Stewart et Naomie Harris ne pousse pas la chansonnette comme Doris Day. Mais surtout la nature du conflit a changé. Le patriotisme manichéen des années 50 n’irrigue plus l’intrigue. John Le Carré a bien compris que le danger vient dorénavant d’une alliance entre le crime organisé, qu’il soit russe ou pas est secondaire, et la finance de marché avec la complicité de politiciens de droite ou de gauche totalement corrompus. Dans le même temps, le rapport de force a évolué et pour s’opposer à cette puissante machination ne restent plus qu’un couple plein de bonne volonté et un trio d’agents secrets ringardisé et marginalisé par sa propre hiérarchie. Faut il vraiment croire à la vision optimiste finale du film ?

PS Pas sûr que le titre français soit pertinent, dans ce film il n’y a pas de traître idéal, il y a un type de traître conforme à l’évolution de nos sociétés vers le néo libéralisme.