The Square
de Ruben Östlund
Genre : Comédie
Nationalité : Suède
Année de sortie : 2017
Durée : 02h22
Version : Couleur
Public : Tout public
Christian est conservateur d’un musée d’art contemporain. Il prépare une exposition baptisée The Square autour d’une installation incitant les visiteurs à la tolérance et la solidarité : Si l’on se trouve à l’emplacement du Carré, il est de son devoir d’agir – et de réagir – si quiconque a besoin d’aide. Christian a des principes humanistes et fait partie de la classe intellectuelle aisée. Le vol de son portefeuille et de son portable ainsi qu’un coup de pub provocateur concernant l’exposition vont provoquer des dérèglements dans sa vie professionnelle et personnelle. Il va s’efforcer de sauver la face… Le réalisateur offre un miroir moqueur des vanités, des affectations, des hypocrisies bourgeoises, notamment dans le milieu de l’art. Il fait exploser les apparences polies avec férocité et cynisme. On est choqué, surpris. On rit, on est mal à l’aise. Tout comme Snow Therapy (2014), The Square nous bouscule tout en nous divertissant. Venez sans hésitation découvrir la Palme d’or de Cannes 2017 !
MS
Bande annonce
Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne
Ce film a été programmé aux cinémas Studio
- Semaine du Mercredi 18 Octobre 2017 au Mardi 24 Octobre 2017
- Semaine du Mercredi 25 Octobre 2017 au Mardi 31 Octobre 2017
- Semaine du Mercredi 1 Novembre 2017 au Mardi 7 Novembre 2017
- Semaine du Mercredi 8 Novembre 2017 au Mardi 14 Novembre 2017
- Semaine du Mercredi 15 Novembre 2017 au Mardi 21 Novembre 2017
Définition des pictos :
- Séance 3D
- Ciné Relax
- Version française
- V.O + Sous-titrage (FR)
- Sans Paroles
- Audio description
Votre avis
Commentaire de Hervé RIGAULT |
La fable est féroce et elle fait mouche. En témoigne sa réception par une partie de la critique touchée dans son ego qui crie à la misanthropie et au populisme dès lors que son microcosme est bousculé.
Pour ma part, j’ai ressenti un certain plaisir à voir se lézarder la façade aseptisée d’une société à bout de souffle prête à réduire, à très grands frais, l’espace de la démocratie et de l’égalité à un carré de 4 mètres sur 4.
Esbroufe, peut être, on verra ?
Commentaire de CLAUDE DU PEYRAT |
Tous les médias culturels, tous les critiques (sauf la revue Positif) se sont ligués depuis Cannes pour nous faire comprendre et admettre que The Square était un film racoleur, à courte-vue, simpliste et que son réalisateur était un bon réactionnaire mal embouché.
Et puis le film est arrivé sur nos écrans et nous découvrons une toute autre réalité : le film ne semble en rien réactionnaire, c’est au contraire un bon film, bien joué, bien tourné, intéressant. A peine un peu long.
Il faut dire que Ruben Östlund ne ménage pas le milieu qu’il dénonce. L’art contemporain y est bousculé et ridiculisé sans trop de ménagement : les petit tas de terre ou de cailloux du musée, et surtout ce carré blanc et lumineux qui donne son titre au film.
Petit carré ridicule et dérisoire, tracé dans la cour du musée avec cette explication : « Le Square est un sanctuaire où règnent confiance et altruisme. Dedans, nous sommes tous égaux en droits et en devoirs. » On peut passer sur la naïveté simpliste du message, soulignée néanmoins par le réalisateur. Mais on peut s’étonner du ridicule de cette proposition : les droits de l’homme enfermés dans un petit carré, tandis que dans le vaste monde, de l’autre côté des limites du carré, on peut les bafouer à volonté, puisque l’on n’est pas dans le petit carré.
Ce que dénonce le cinéaste, c’est l’irréalisme d’un auteur (le créateur du carré) qui s’imagine avoir ainsi créé une œuvre d’art qui fait sens sortira l’humanité de ses travers. C’est le discours creux d’un monde culturel qui s’est coupé du monde et des gens. Un monde clos, un monde de l’entre-soi où l’on se comprend, mais que plus personne et ne peut comprendre et qui ne comprend plus les gens qui lui sont extérieurs. Un monde autiste, non ?
Dès les premiers plans, on est au parfum : la journaliste ne maîtrise rien du quotidien, elle renverse ses papiers, ses gestes sont maladroits. Néanmoins elle pose au directeur du musée la question qui tue : quel est le sens d’une phrase que ce dernier a écrite dans une revue et qu’elle ne comprend pas. On s’aperçoit vite que le directeur ne la comprend pas non plus, cette phrase absconse (ou absurde), même en la relisant.
Par cette petite séquence Ruben Östlund met à nu l’essence d’un certain art contemporain (que l’on d’ailleurs parfois appelé « conceptuel ») où les œuvres d’art ne peuvent exister et prendre sens qu’accompagnées un immense cortège de phrases censées lui donner vie, et qui forment un corpus parfaitement intellectualiste pour ne pas dire inintelligible.
Allez voir ce film, qui n’a pas démérité de sa Palme d’or et qui dénonce sans concession un monde culturel, fondé sur l’entre-soi et coupé du monde. De belles séquences où l’on voit ses membres passer à côté de pauvres faisant la manche, demandant de l’aide sans les voir. Ce qui ne les empêche pas, eux, de demander de l’aide dans certaines situations et d’oublier qu’ils n’ont jamais aidé personne. Repliés dans une bulle autosatisfaite et parfaitement égoïste, ils ignorent que des êtres souffrent, ont faim, désespèrent. Ils vivent dans leur petit carré blanc.
CdP
Commentaire de Hervé RIGAULT |
Tout à fait d’accord avec CDP. C’est trop facile d’accuser Östlund de populisme (l’insulte à la mode) alors qu’il fait preuve d’autodérision ayant lui même donné dans l’art conceptuel avec une œuvre intitulée « The square », celle qu’on voit dans le film.
Le dérèglement de la machine de domination culturelle , auquel il nous fait assister, me semble tout à fait réjouissant.
Lire | Envoyer
Ajouter une critique
Pour donner votre avis, veuillez vous connecter :
Mot de passe oublié
Je souhaite créer un compte
Création du compte