Au début, c'est trop beau pour être vrai, on pressent quelque chose avec cette photo de famille: il FAUT sourire, il FAUT se serrer les uns contre les autres, ça sent le vernis... Puis, on entre LENTEMENT dans l'action, ce film, c'est l'éloge de la lenteur. Les plans fixes sont très longs, tout progresse lentement, l'action, et les skieurs avec leur équipement lourd et encombrant. Il y a bien une question intéressante au départ, la place de l'homme dans la famille aujourd'hui: ce propos est bien traité, avec humour et finesse. Et "que la montagne est belle" comme disait Ferrat, mais ce n'était pas la même... Malgré tout ça, on finit par s'ennuyer un peu car l'ensemble manque de cohésion, les séquences se suivent sans véritable lien et on finit par s'éloigner. Il y a dans ce film, un côté très artificiel, certainement assumé, mais qui peut empêcher d'adhérer. C'est une sorte de film fantastique, glaçant et inquiétant, avec des scènes drôles. La famille bobo suédoise se disloque en quelques scènes savoureuses, mais je n’ai pas été du tout convaincu par les deux dernières séquences, le ski dans le brouillard, et la descente en car. Donc, un beau film sur le plan formel, de l’humour et de bonnes observations sur la famille bourgeoise occidentale contemporaine qui se fissure et vit dans l’angoisse, mais un résultat finalement un peu décevant.