Party Girl

Party Girl

de Marie Amachoukeli, Claire Burger, Samuel Theis

Avec
Angélique Litzenburger
Joseph Bour
Mario Theis
Samuel Theis
Séverine Litzenburger

Genre : Drame

Nationalité : France

Année de sortie : 2014

Durée : 01h36

Version : Couleur

Public : Tout public

« Notre jury a décerné le prix de la caméra d'or a un film sauvage, généreux et mal élevé, Party girl », c'est par ces mots que, au dernier festival de Cannes, Nicole Garcia a annoncé le lauréat. On ne saurait mieux résumer ce premier film atypique, étonnant et très poignant.

Quelque part à la frontière franco-allemande. Angélique, soixante ans, est toujours entraîneuse dans un cabaret. Par nécessité mais surtout par goût. Délaissée par les clients qui lui préfèrent les filles plus jeunes, elle finit par accepter la demande de Michel, un ancien mineur à la retraite et fidèle client, qui rêve de faire d'Angélique sa femme...

 

Le projet de Party girl n'est pas banal. Écrit et réalisé par trois réalisateurs issus de la Fémis (école nationale supérieure des métiers de l'image et du son), et qui sont partis de la véritable histoire de la mère de l'un d'eux, Samuel Théis. Le film met ainsi en scène dans son propre rôle Angélique Litzenburger, la mère du réalisateur et les propres frères et sœurs de ce dernier ; les autres personnages sont joués par des acteurs non-professionnels. Mais ne pas croire que le film est un pseudo-documentaire au matériau auto-fictionnel avec potentiel racoleur, car il est bien plus complexe, plus intéressant que cela. Si les réalisateurs sont partis d'une situation réelle (la famille de Samuel Théis et la décision d'Angélique de se marier), ils ont confectionné une œuvre hybride, surprenante, emballante, qui se voit comme une fiction.

Avec énergie et invention formelle, Party girl, loin de toute condescendance et apitoiement, propose une grande gamme d'émotions, de la description du monde du strip-tease (en refusant le glauque) à de grands thèmes (âge, désir, famille, précarité) sans jamais s'égarer dans le discours. Au contraire, le film est rempli de couleurs, de rires, il peut être trivial sans pourtant refuser les nuances et les questionnements. Il vibre surtout de vie, de chaleur, de bienveillance.

 

À travers son amour de la nuit, le film met en avant une héroïne extraordinaire. Angélique est irréductible, imprévisible, irritante, mais surtout libre. Et si le temps passe, comme pour tous, dans son corps et dans son âme, elle n'en est que plus désireuse encore de dévorer l'existence. Nicole Garcia et son jury ne se sont pas trompés, cette caméra d'or tonique, hospitalière et impertinente remplit parfaitement sa fonction de découverte et récompense un film enthousiasmant.

 

JF

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 27 Août 2014 au Mardi 2 Septembre 2014
  • Semaine du Mercredi 3 Septembre 2014 au Mardi 9 Septembre 2014
  • Semaine du Mercredi 10 Septembre 2014 au Mardi 16 Septembre 2014
  • Semaine du Mercredi 17 Septembre 2014 au Mardi 23 Septembre 2014
  • Semaine du Mercredi 24 Septembre 2014 au Mardi 30 Septembre 2014

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    Dans Télérama, Louis Guichard déclare qu'il aurait préféré voir un documentaire à la place de ce film de fiction auquel il reproche de sonner faux. Il devrait savoir que ce documentaire existe, c'est un moyen métrage et s'appelle «Forbach » (2008). J'ai eu la chance de la voir lors d'un festival du film Britannique de Dinard à l'occasion de la traditionnelle confrontation entre la FEMIS et son homologue Britannique. Tourné en noir et blanc il est également centré sur la famille du réalisateur mais en se focalisant plutôt sur ses rapports avec son frère et bien sûr sa mère si problématique. « Taxi girl » est donc un peu la suite de « Forbach » et il serait intéressant de pouvoir les voir l'un à la suite de l'autre.
    La ville de Forbach, ville frontière, me semble emblématique de ce qui se joue dans ce film. En effet, tout y semble question de frontières : celle de la langue, celle des générations, celle qui traverse les familles (entre Sam et les autres notamment), celle sur laquelle Mario fait l'équilibre entre délinquance et boulot précaire (« Forbach »), celle qui sépare Michel et Angélique, celle qu'Angélique n'arrive finalement pas à franchir entre son passé rock n' roll et et une vie plus stable. Les comédiens non professionnels y sont parfois maladroits mais ils ont l'épaisseur qui convient tout en laissant apparaître leur fragilité. L'émotion et l'inquiétude y sont palpables. Un film qui détonne dans la production française trop souvent confinée dans un entre soi social très étroit.

    Commentaire de Fanny Hepy |

    On reproche parfois à " Party girl" de sonner "faux" parce que les acteurs sont des non-professionnels, parce qu'ils "jouent leur propre rôle"; en définitive, les critiques qui avancent ce reproche auraient sûrement préféré pouvoir, une fois encore s'extasier sur la manière dont une actrice bourgeoise et éduquée réussit à se mettre dans la peau de ce qu'elle n'est pas...

    Trois fois non! "Party girl" n'est sûrement pas un film parfait, mais il est un film fort, prenant, et somme toute assez unique dans le cinéma français.

    On dira ce qu'on voudra mais, en deux semaines, voir deux premiers films français qui déton(n)ent autant dans la production ordinaire ("Les Combattants" et "Party girl"), c'est plutôt une bonne nouvelle!

    Allez donc voir "Party girl", pour voir comment il est possible de faire un film fort qui ne respecte pas les codes ordinairement utilisés pour susciter de l'émotion chez le spectateur! Et, si vous n'êtes pas intéressés par cet aspect des choses, allez y juste pour voir un film fort!

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