C'est un peu un regard à la Terrence Mallick que jette Konchalovsky sur les paysages baignées d'une très belle lumière propre aux jours et au nuits de l'été au bord du lac près du cercle polaire.
C'est aussi un regard nostalgique porté sur une époque, celle du « romantisme socialiste », qui disparaît avec la doyenne de la petite communauté dont nous partageons les derniers moments guidés par Liocha le facteur aquatique.
Cette communauté n'est plus formée que de quelques survivants, retraités pour la plupart, ceux qui ne parviennent pas à échapper à l'attraction du village où ils ont été enfants et dont ne subsistent que quelques maisons de rondins et une école, riches de leurs souvenirs, qui tombe en ruine.
A quelques kilomètres de cette Russie, finalement pas éternelle, c'est un autre monde qui émerge, un monde sans vodka mais où l'on peut trouver du travail, n'importe quel travail, et d'où s'échappent de l'attraction terrestre de puissantes fusées lancées par un général qui, de temps à autre, se mue, lui aussi, en pêcheur braconnier sur les rives du lac.