A un moment, en pensant à son prochain spectacle, Brahim donne peut être la clé des intentions de Teddy Lussi-Modeste : « Parler de la famille de façon universelle » . Il y réussit en enracinant son film, comme le précédent d’ailleurs, dans un milieu particulier, celui des classes populaires les plus dominées de notre société à l’occasion de la réussite matérielle et médiatique de l’un des ses membres. C’est aussi ce dont traitent bien des livres d’Annie Ernaux qui pourrait peut être reprendre à son compte cette autre déclaration de Brahim : « Parfois, je me dis que ç’aurait été plus simple, pour nous, de ne pas y arriver ; un échec, dans notre milieu, c’est banal. C’est la réussite qui fait mal… ». Le dilemme tragique, pour Brahim : c’est échouer ou trahir.
Un film sous haute tension, et pas que le son. Roschdy Zdem me semble tout à fait convaincant en Mourad, dans cette moderne version de l’affrontement entre Caïn et Abel.