Jackie

Jackie

de Pablo Larraín

Avec
Natalie Portman
Peter Sarsgaard
Greta Gerwig
Billy Crudup
John Hurt

Genre :

Nationalité : U.S.A

Année de sortie : 2017

Durée : 01h30

Version : Couleur et N&B

Public : Tout public

« Jackie », bien sûr, c'est Jackie Kennedy (pas encore Onassis...) et Jackie, c'est le nouveau film du très prolifique et toujours surprenant Pablo Larrain, l'un des plus doués des cinéastes latino-américains... Un peu comme il l'avait fait voici deux mois avec Neruda, Larrain ne tente pas ici un biopic et préfère, à partir d'une interview de J. Kennedy, se concentrer sur les quelques jours qui ont suivi l'assassinat de son mari et précédé les funérailles. Sans oublier de se pencher sur la manière dont une figure pas encore historique passe du statut de « personnalité publique » à celui de mythe vivant. C'est probablement là que l'on retrouvera le plus la « patte » de Larrain, observateur minutieux et souvent ironique des nombreux liens qui tissent la « petite » histoire (ici, entre autres, l'organisation de funérailles) et la « grande » (l'assassinat d'un président et la fabrication d'une légende).

Sources : eyeforfilm.co.uk, imdb.com, nytimes.com

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 1 Février 2017 au Mardi 7 Février 2017
  • Semaine du Mercredi 8 Février 2017 au Mardi 14 Février 2017
  • Semaine du Mercredi 15 Février 2017 au Mardi 21 Février 2017
  • Semaine du Mercredi 22 Février 2017 au Mardi 28 Février 2017
  • Semaine du Mercredi 1 Mars 2017 au Mardi 7 Mars 2017

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de jchenu |

    Une musique lente et lancinante accompagne la plupart des plans du film (les sanglots longs des violons…) et pourtant, je n’ai pas été agacé. Difficile de faire un film sur des images vues et revues tant de fois. Paradoxalement, j’ai trouvé Natalie Portman (dans le rôle de Jackie) très bien, très convaincante, touchante, mais en même temps, j’ai eu l’impression de regarder Natalie et pas Jackie pendant tout le film. La mise en scène, plutôt lente et fluide, est bien adaptée au propos du film, la description du chagrin, de la blessure, du sentiment d’égarement du personnage. Le récit est bien construit aussi, avec, d’une part, le présent, l’entretien avec un journaliste, et d’autre part, trois types de retours en arrière, des flashbacks sur Dallas, d’autres sur une émission de télévision dans laquelle Jackie fait visiter La Maison Blanche et les derniers, sur la préparation des funérailles.
    On peut cependant reprocher au film son côté trop hagiographique, et en ce qui me concerne, j’ai regardé tout ça, un peu sur le côté, avec une certaine distance, sans être véritablement happé.

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    Hagiographique ? Oui et non.
    Oui parce que il s’agit du récit que Jackie dicte elle même à un journaliste, nous sommes en plein story telling, en pleine édification de soi-même sur un piédestal inaccessible.
    Non, parce que Larrain, en nous montrant le travail du journaliste sans cesse repris par Jackie (un making of de ce story telling : que d’anglicismes !) toute à ses contradictions, ne nous laisse jamais prendre ce récit au 1 er degré. Il crée de la distance avec le récit (merci Brecht) et c’est pour cela que nous ne sommes pas happés par le film et c’est ce qui est précisément intéressant.
    Il en va de même, me semble t il, avec l’utilisation de fausses images d’archives TV en noir et blanc. Jackie y apparaît en reine d’un jour assez niaise (jeu en finesse de Nicole Portman), loin de l’image qu’elle veut donner d’elle même plus tard, lors de son interview mystificateur. Cruel rappel à la réalité.
    Enfin, tout au long du film, rien n’est fait pour nous rendre le personnage vraiment sympathique en dépit des malheurs qui se sont abattus sur elle. Ses tergiversations semblent davantage être mises sur le compte de sa vanité et de son narcissisme que sur celui de son désarroi. On sait bien aussi que Jackie K deviendra un peu plus tard, en 1968, Jackie O et chutera ainsi de son piédestal autoconstruit. Adieu Camelot, bonjour Skorpios.
    Avec Neruda, Larrain s’en était pris récemment au grand mythe national de son propre pays et de l’orthodoxie stalinienne. Il procède également avec Jackie, autre mythe international, à un travail iconoclaste assez subtil que, personnellement, je trouve assez réjouissant: c’est la société du spectacle qu’il entreprend de démonter.

    Commentaire de Catherine FELIX |

    Pour moi le film de Pablo Larrain est tout sauf une hagiographie. D'abord il y a une mise en abyme : un réalisateur dont les mises en scènes sont toujours tirées au cordeau, met en scène avec une cruelle acuité une femme qui se met en scène avec ses enfants. Le regard de Pablo Larrain est dénué d'indulgence et il fait tomber les masques en montrant sans concession l'ambition du pouvoir à laquelle il faut renoncer et qu'il faut cacher aussi, face à la satisfaction de Lyndon Johnson et de sa femme, la frustation de la femme trompée qui trouve dans le petit pouvoir qui devient le sien grâce à l'élection de son mari, une mesquine compensation. Fausses images d'archives qui dénoncent en fait le mensonge d'une vie et l'hypocrisie d'une belle histoire ! Ah ! La scène de la poupée jetée de colère rentrée dans un carton et dont le pied se casse... L'envers d'un événement hyper médiatisé et qui a fait pleurer en son temps Margot ! Mais c'est le vrai visage que montre Pablo Larrain, celui de Jackie l'ambitieuse qui tombera dans les bras d'Aristote, pas le philosophe, le milliardaire.

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