Depuis mai 2011, le cinéaste syrien Ossama Mohammed (Étoiles de jour, 1988, Sacrifices, 2001) est exilé en France pour avoir critiqué le régime de Bachar el Assad. À travers les vidéos postées sur les réseaux sociaux par les cinéastes amateurs, il suit pas à pas l’évolution de la révolution syrienne. Décidé à retracer leur histoire et la sienne, il compose peu à peu un film à partir de cette mosaïque d’images et de sons : montage collecté dans les archives aléatoires de YouTube, qui retrace les débuts fervents de la protestation puis le durcissement d’un conflit qui tourne rapidement à la barbarie, qui constitue le premier temps de ce documentaire… Le deuxième temps du film, nourri des seules images de Wiam Simav Bedirxan (une jeune syrienne d’origine kurde restée en Syrie), se fixe dans Homs assiégée : fin de la guerre de mouvement, début de l’enlisement, isolement de la résistance, faim et massacres organisés, bombardements quotidiens, préfiguration du tableau final d’apocalypse. Le cinéaste ne s’interdit pas d’y montrer le pire. Le film est un incontestable chef-d’œuvre. Destiné à une diffusion sur Arte, il est néanmoins sorti en salle au vu de l’émotion cannoise.

Sources : lemonde.fr, telerama.fr