American sniper

American sniper

de Clint Eastwood

Avec
Bradley Cooper
Sienna Miller
Kyle Gallner
Jake McDorman
Luke Grimes

Genre :

Nationalité : U.S.A

Année de sortie : 2015

Durée : 02h14

Version : Couleur

Public : Tout public

Chris Kyle, tireur d’élite de la marine américaine, les Navy SEAL, est envoyé en Irak à quatre reprises, lors de batailles décisives, pour protéger ses camarades. Il y acquiert une réputation qui en fait la cible de ses adversaires. Surnommé la légende, sa tête est mise à prix. Après avoir fait vivre sa famille dans l’angoisse et surmonté le danger, il rentre au Texas, mais reprendre une vie normale s’avère difficile…

 

Ce film est un biopic et s’inspire du livre autobiographique écrit par Chris Kyle. De retour dans son pays, après avoir ouvert un centre d’apprentissage pour tireurs d’élite, il a écrit son histoire, assumant avoir tué plus de 200 personnes, sans rien regretter. Il fut assassiné par un ex-marine en 2013.

 

American Sniper a obtenu 4 récompenses et 6 nominations, notamment comme meilleur film de l’année, meilleur acteur pour Bradley Cooper, meilleur directeur pour Clint Eastwood et meilleure adaptation…

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 18 Février 2015 au Mardi 24 Février 2015
  • Semaine du Mercredi 25 Février 2015 au Mardi 3 Mars 2015
  • Semaine du Mercredi 4 Mars 2015 au Mardi 10 Mars 2015
  • Semaine du Mercredi 11 Mars 2015 au Mardi 17 Mars 2015

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    En 1941, peu de temps avant l'entrée des USA dans la seconde guerre mondiale, Howard Hawks signait un film, dont l'acteur principal s'appelait déjà Cooper mais dont le prénom était Gary , qui avait également pour sujet un tireur d'élite, héros de l'armée américaine : « Sergeant York ».
    Ils est intéressant de le mettre en perspective avec « american sniper », tant ces deux films reflètent une évolution des mentalités américaines. Les deux personnages (réels) ont en commun, outre leur destin héroïque, leurs origines rurales et leur attachement à la bible mais ils diffèrent d'abord physiquement. La silhouette de Gary était mince et élancée quand celle de Bradley est lourde et épaisse : les modes de vie et d'alimentation ne sont visiblement plus les mêmes.
    Mais surtout les personnages diffèrent dans leur mode d'engagement dans l'armée et dans l'action guerrière. Le Sergent York est torturé par la contradiction qui se pose pour lui entre ses convictions religieuses profondes (« tu ne tueras point ») et la participation au combat impliquant la nécessité de tuer. Il ne s'engagera qu'après une longue réflexion lors d'une période de retraite solitaire dans la montagne. Kyle, lui apparaît comme préformaté, sans état d'âme, son engagement suit immédiatement le stimulus procuré par des images de télévision relatant un attentat contre une ambassade US. York, multimédaillé et sollicité par la presse et le cinéma éprouve plus de remords que de fierté pour les actions qu'il a accompli, pour lui les ennemis étaient d'abord des êtres humains, des frères. Pour Kyle, la guerre est affaire personnelle, une sorte de prolongement de la vie domestique (protéger les siens, les autres n'étant pratiquement que des sauvages, des barbares) auquel se mêle un défi individuel sous la forme d' une compétition avec son alter égo du camp d'en face (jamais clairement identifié d'ailleurs) , ancien champion olympique de tir. A son retour d'Europe, York, soutenu par sa communauté villageoise, retourne enfin aux siens et à la vie pacifique à laquelle il aspirait profondément. A son retour définitif d'Irak, Kyle de son côté est affecté d'une dépression, incapable de trouver sa place dans sa famille et parmi les civils qu'il ne comprend plus. Il finira assassiné par l'un de ses semblables, un vétéran dont on comprend bien qu'il aurait pu être son propre frère, dont l’évolution pendant cette guerre l'a conduit à rejeter les symboles des valeurs américaines d'aujourd'hui.
    Avec « Sergeant York » c'était une vision idéalisée du héros Américain, porteur de grandes valeurs humaines universelles que Hawks nous donnait à voir. Avec Kyle, la vision semble plus triviale et plus réaliste à la fois, le héros n'est plus que l'incarnation d'un chauvinisme américain dégoulinant indifférent au reste du monde.
    Le doute est permis quant aux intentions d'Eastwood qui laisse évidemment paraître son empathie envers son personnage tout en nous donnant des éléments nous permettant d'exercer un regard critique sur ce qu'il symbolise.

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    Le débat envahit les colonnes spécialisées du magasine Télérama.
    Pour nombre d'internautes et pour le critique Jacques Morice, « American sniper » ne serait qu'une basse œuvre de propagande américaine. Si cela était vrai, au vu des nombreuses tares formelles qui affectent ce film, il n'y aurait qu'à en rire, tant il serait condamné à l'inefficience.
    Mais la réalité est différente et finalement beaucoup plus inquiétante. « American sniper » est avant tout un concentré de l'idéologie dominante qui exerce ses ravages dans une large partie de la population de ce pays.
    Eastwood se contente d'en faire écho (a t il jamais fait autre chose dans ses films ? ) quand le Tea Party l'amplifie effectivement avec ses considérables moyens de propagande. Cette idéologie combine bondieuserie, chauvinisme, aspiration à la réussite individuelle, soutien inconditionnel aux forces de l'ordre (armée et police), fascination morbide pour les armes à feu, rejet de toute politique de solidarité et de la personnalité d'Obama... Bien plus dangereuse que la propagande, elle imprègne toutes les manières de voir et d'agir d'une grande masse des habitants de ce qui reste aujourd'hui le pays le plus puissant du monde avec toutes les menaces que cela comporte pour les autres.
    Au passage pas sûr que notre doux pays soit totalement préservé de cette idéologie (cf. les récents mots d'Emmanuel Macron à propos des chômeurs quel cinéaste français les illustrera ?).
    Nous devons donc remercier Eastwood de nous fournir , consciemment ou non, un matériau quasiment brut sur lequel nous pouvons exercer notre esprit critique et réfléchir aux moyens de s'opposer à cette vague. Il en est temps, car pendant que nous batifolons, les négociations sur le Traité Transatlantique (TAFTA) avancent à grand pas et nous risquons fort de goûter aux idées texanes ailleurs que sur nos écrans

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